Le 6 décembre 2022
Enfin un film sur une jeunesse d’aujourd’hui qui ne se perd pas dans les clichés et s’illumine au gré de dialogues sensibles et délicats.
- Réalisateurs : Anton Balekdjian - Mattéo Eustachon - Léo Couture
- Acteurs : Lucile Balézeaux, César Simonot, Mathis Sonzogni, Alex Caironi
- Genre : Comédie dramatique, Teen movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Shellac
- Durée : 1h47mn
- Date de sortie : 7 décembre 2022
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Résumé : À la fin du mois d’août, Léna débarque à Arles pour rejoindre Marius, un ancien amour de vacances retrouvé sur Internet. Mais le garçon tarde à arriver et elle rencontre Ali et Maurice, un gladiateur et un boulanger. À Arles, Étretat puis Ibiza, défiant tous les dangers, leur amitié durera trois étés.
Critique : Vivaldi ouvre ces trois tableaux estivaux. Nous voilà ainsi plongés dans un monde contemporain où les jeunes flirtent au gré du soleil, et un monde d’hier où l’on joue encore aux gladiateurs, se perdant dans les sentiments. L’été au cinéma est toujours une sorte de parenthèse enchantée. Les émotions amoureuses se cristallisent, les amitiés se déploient et l’opportunité à faire un film survient. Anton Balekdjian, Mattéo Eustachon et Léo Couture sont trois copains d’étude de cinéma. Leur Mourir à Ibiza est à la fois une entrée en matière dans le cinéma pour de vrai et, à la fois, un projet de trois garçons sur une génération qui est la leur, mais pourrait être celle de Rohmer, Pialat ou Despleschin.
- Copyright Shellac Films
Car Mourir à Ibiza semble un film sorti de l’imaginaire des spectateurs quelles que soient les générations concernées. On voit des garçons travailler, s’émerveiller des choses de l’amour, et une fille attendre désespérément le retour de son ex-amant. Les dialogues, filmés dans une matière brute à la manière d’un certain Maurice Pialat, racontent la désinvolture des sentiments, mais aussi la brutalité parfois des rapports hommes femmes. La musique, elle aussi, fait la synthèse entre le monde d’hier et celui de cette jeune génération qui se débat contre une sorte de mélancolie larvée. Les personnages sont très beaux. Ils irradient l’écran de leur jeunesse empreinte de pudeur et de douceur, tout en dévoilant peu à peu leur douce vulnérabilité.
- Copyright Shellac Distribution
L’ennui n’est jamais là. Ces trois chapitres ensoleillés donnent la part belle à des personnages filmés à la manière d’un roman. Les cinéastes prennent leur temps de découvrir les corps, de faire tomber les pudeurs, sans jamais sombrer dans la vulgarité ou la démonstration. On ne s’embrasse pas à tout va : on se découvre l’un l’autre, on essaye de briser le mur de verre qui sépare les garçons et les filles, et on se cherche un chemin pour demain. Mourir à Ibiza constitue une sorte de film initiatique d’une jeunesse universelle qui tente de se construire un avenir social et amoureux. D’ailleurs, les prénoms appartiennent à des générations passées, comme un signe que ces tribulations rohmériennes se perpétuent sans jamais prendre une ride. Les dialogues d’une très grande simplicité apportent ainsi une tessiture supplémentaire à cette romance de tous les temps.
- Copyright Shellac Films
Le long-métrage dégage une grande énergie entre les personnages. La mer, omniprésente dans les rapports qui se nouent entre eux, constitue une sorte de personnage secondaire. Il y a beaucoup de proximité et d’affectation entre les personnages et les comédiens qui font la démonstration d’une très grande authenticité dans les liens qu’ils établissent entre eux, comme si l’écriture et le scénario disparaissaient au bénéfice de ce qu’ils ont à vivre ensemble. Mourir à Ibiza (un film en trois étés) est assurément un film générationnel qui aurait eu toute sa place au milieu des années 60, 80 ou 90.
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