Le 9 juin 2020
Des jeunes femmes d’une vingtaine d’années parlent du plaisir féminin. Un lumineux documentaire.
- Réalisateurs : Daphné Leblond - Lisa Billuart Monet
- Nationalité : Belge
- Distributeur : La Vingt-Cinquième Heure
- Durée : 1h20min
- Date de sortie : 22 juin 2020
- Plus d'informations : https://www.iotaproduction.be/film/...
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Résumé : Ce documentaire est un dialogue entre jeunes femmes autour de la sexualité féminine. Avec une liberté, un courage et un humour communicatifs, elles partagent leur expérience et leurs histoires, dans la volonté de changer le monde autour d’elles et de faire valoir le droit des femmes à une éducation sexuelle informée, délivrée des contraintes et des tabous.
Critique : Parties à la rencontre d’une douzaine de jeunes femmes de 20 à 25 ans, les réalisatrices Lisa Billuart-Monet et Daphné Leblond nous proposent un documentaire lumineux et rythmé. Elles nous transmettent une multitude de confessions à propos du plaisir féminin. Mon nom est clitoris dresse le portrait intime d’une époque tiraillée entre traditions oppressives et injonctions à jouir, le tout embrumé par la persistance de la méconnaissance du corps des femmes.
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- Copyright Iota Production, 2020
A la lumière de sa déconsidération par notre « cher ami » Freud et du peu de recherches qui lui ont été réservées, on ne peut malheureusement pas s’étonner de la découverte tardive du clitoris dans son entièreté et sa puissance. Ce n’est qu’en 1998 qu’une juste représentation en a été établie : le petit « bouton de rose » est en fait un mastodonte du plaisir qui se déploie et se gonfle en interne pendant l’acte. Comme en témoigne les interviewées, la méconnaissance de cet organe, le seul uniquement réservé au plaisir, a été entretenue par sa longue absence des manuels scolaires, tout comme la notion de plaisir féminin a été passée sous silence dans les cours « d’éducation sexuelle ». Ces « omissions » fondamentalement patriarcales ont encore un impact sur les nouvelles générations de femmes. L’appropriation de leur corps se révèle parfois une quête semée d’embûches.
- Copyright Iota Production, 2020
« Emblème d’une certaine indépendance, le clitoris est devenu le symbole de la lutte contre la domination masculine. » Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet
Le documentaire met en lumière les révoltes et volontés de changement de la nouvelle génération de femmes. On apprécie leur fraîcheur, leur sincérité et la diversité des profils qui permettent d’évoquer un grand nombre de sujets : tabous liés à la religion, hétéro-pénétro-centrisme, invisibilisation de l’amour lesbien, harcèlement scolaire et consentement, découverte du plaisir et tabou de la masturbation féminine... Structuré autour d’un dispositif simple de questions/réponses, ce documentaire-dialogue laisse la parole se libérer sans commentaire ni jugement. Son aspect militant, inhérent au sujet qui est abordé, s’y dessine avec subtilité. Il ne s’agit pas d’une étude sociologique pétrie de statistiques : les voix des interviewées se constituent en une mosaïques d’expériences de vie où chacune peut se sentir concernée. Sans jamais se montrer voyeur ou intrusif, ce film engage à échanger et réfléchir au rapport que l’on entretient autant avec son propre corps qu’avec celui des autres.
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