Mikhail Kalatozov (1903-1973), né à Tiflis, en Géorgie, fait partie de ces réalisateurs qui ont fait émerger le cinéma soviétique, tout en se heurtant tout au long de leur carrières aux tracasseries du régime. Le sel de Svanétie (1930), regard sensible sur la vie dans un village caucasien (1932) est suivi par La griffe dans la botte, interdit par les autorités. Kalatozov est relégué à un poste strictement administratif. Il obtiendra quand même quelques responsabilités dans l’industrie cinématographique soviétique (pendant la guerre, il est attaché culturel à Los Angeles) et aura de nouveau l’autorisation de réaliser quelques films de propagande. Après la mort de Staline, il tourne Quand passent les cigognes. Considéré comme le film du dégel, il obtiendra la Palme d’or à Cannes en 1958. Dans la foulée de ce succès, Kalatozov monte son projet sur Cuba auquel participe le poète Eugène Evtouchenko. Il faudra attendre presque trente ans pour que Soy Cuba soit montré à un public occidental, grâce à Coppola et Scorsese qui lui trouvent un distributeur américain. Il sort enfin en France, dans sa version originale en langue espagnole. On y notera la présence de Jean Bouise, acteur militant s’il en fut, alors en tout début de carrière.
Filmographie (extrait)
– Le sel de Svanétie (1930)
– La griffe dans la botte (1932)
– Courage viril (1939)
– Les invincibles (1943)
– Trois amis fidèles (1954)
– Quand passent les cigognes (1957)
– La lettre inachevée (1960)
– Soy Cuba (1964)
– La tente rouge (1971)