Le 12 mai 2017
Pour peu que l’on s’intéresse un minimum à la planète rouge, Mars constitue un passionnant docu-fiction, ludique et intelligent dans sa construction.
- Acteurs : Olivier Martinez, Alberto Ammann, Sammi Rotibi, Jihae
- Genre : Science-fiction, Documentaire
- Nationalité : Américain
- : Twentieth Century Fox Home Entertainment
- Date de sortie : 14 novembre 2016
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Sortie DVD & Blu-ray : le 12 mai 2017
Résumé : Le vaisseau spatial Daedalus a prévu d’atterrir sur Mars au mois de novembre de l’an 2033, comprenant l’équipage de six astronautes qui va effectuer sa première tentative afin d’établir une colonie permanente sur la Planète Rouge.
Notre avis : Mars arrive à un croisement où se rencontre la possibilité de plus en plus grande (en tout cas la recherche active) pour envoyer des Hommes sur la planète rouge à un intérêt si ce n’est grandissant, au moins stable, du grand public pour le sujet. Alors qu’elle constitue un des objectifs majeurs de la NASA aujourd’hui (et on l’imagine des autres grands organismes de conquête spatiale), elle continue d’alimenter de manière plutôt régulière le cinéma, comme les séries. Mars possède cette aura et cet intérêt, et Mars, la série cette fois-ci, dresse cet état de fait, en scellant ces deux approches, celle scientifique et celle divertissante. L’approche globale témoigne de cette volonté, en liant un documentaire à une fiction futuriste s’appuyant pour la construction de son récit et péripéties des avancées, des risques, de toutes les données connues concernant un voyage sur la planète du système solaire et la création d’une colonie là-bas. Plus qu’une simple superposition entre deux timelines, la nôtre (ou plutôt celle de 2016) et une autre imaginée à partir des informations dont l’on dispose jusque là (2033), Mars se sert de son documentaire pour illustrer concrètement les paroles des membres de l’équipage de la mission Daedalus en 2033. Ainsi, impossible de réellement déterminer laquelle des deux parties de la série pourrait officier en tant que remplissage tant aucune des deux ne paraît remplir cette fonction. La partie documentaire sert la fiction, comme la fiction sert le documentaire, grâce à une construction et un montage intelligents aux aller-retours dans les temporalités autant justifiés qu’appréciables.
- Copyright : National Geographic
Si visuellement la partie sur Mars dans les années 2030 l’emporte aisément, ni le documentaire, ni la fiction ne prend en revanche le dessus en terme d’intérêt pour le spectateur, chacun disposant d’attraits particuliers qui en font leur richesse, et se complétant par l’autre. Ainsi, la partie en 2016 se charge de nous expliquer le plus clairement possible les nombreux enjeux liés à ce voyage, aussi bien scientifique que humain, quand le segment futuriste se charge de les illustrer et même de les prolonger en émettant certains dangers possibles liés à une telle entreprise. De manière assez didactique tout d’abord, les problèmes rencontrés par l’équipage du Daedalus s’insèrent dans une volonté de lister par le récit les nombreux risques techniques, de l’atterrissage à l’accès aux infrastructures préalablement installées, avant de prendre quelques libertés et d’y associer des enjeux purement fictionnels. Toujours très attachée à la rationalité scientifique malgré cela, Mars explore, dès lors que la colonisation de la planète rouge s’amorce, des conflits bien plus personnels où les scénaristes spéculent à partir d’informations théoriques sur les potentiels schémas psychologiques de certains personnages, et de l’affrontement de différentes visions sur la mission à mener. Cette mission, par certains de ses éléments narratifs, prend ses distances avec la rigueur scientifique spatiale pour tenter d’épaissir la personnalité de ses principaux acteurs, de les humaniser afin de contourner cette impression de ne voir que des protagonistes à la raison d’exister purement fonctionnelle.
- Copyright : National Geographic
Tout de même rattachée à des segments documentaires adéquats, l’approche psychologique échoue cependant à faire naître une dimension émotionnelle à Mars, la faute à une écriture trop balourde, légèrement compensée par des sursauts de mélancolie, en adéquation avec le caractère dépressif de certains. Par priorité, le docu-fiction privilégie le récit d’une mission plutôt que le récit des personnages qui la font, si bien que les maigres tentatives pour approfondir les membres de l’équipage ne suffisent pas à susciter l’investissement émotionnel, malgré des acteurs plutôt convaincants. Mars captive par son propos scientifique simple d’accès et riche par son panel d’enjeux et de thématiques abordés, mais freinée dans sa démarche ambitieuse par son manque d’intérêt et de finesse dans le développement de ses personnages.
Le blu-ray :
Les suppléments :
Pas moins de 2h30 de bonus sont proposés sur un disque à part de l’édition blu-ray de Mars. Tout d’abord se trouve un making-of de 47 minutes, offrant un prolongement scientifique et historique au docu-fiction tout en évoquant le tournage de la fiction et sa volonté de refléter le plus possible la réalité en terme esthétique. Un préquel fictif de 33 minutes sur les jumelles de la mission Daedalus Hana et Joon approfondit de manière un peu forcée l’enfance des deux personnages. Il est associé à un court « behind the scenes » de ce film, le second présent dans les bonus, après celui sur le docu-fiction. Enfin, outre les interviews des acteurs et de l’équipe technique, 3 des suppléments se concentrent sur 3 aspects d’une mission sur Mars, avec Aller sur Mars, Vivre sur Mars, et En Savoir plus sur Mars. A réserver à ceux qui veulent vraiment en savoir plus sur les aboutissants d’une telle mission.
L’image :
Sans grande surprise, on préférera, toute considération autre que l’image exclue, aux scènes se déroulant en 2016 celles se déroulant en 2033 (et les années qui suivent). Simplement parce que le blu-ray accouche d’une image très fournie dans les détails, notamment dans les plans en extérieur, même si la photographie terne n’explose que rarement pour le plaisir des yeux (on retiendra ce plan à la Mad Max Fury Road de l’arrivée d’une tempête de sable gigantesque). Loin d’être l’attraction principale en terme esthétique, les entretiens, documentaires comme fictions, restent néanmoins irréprochables à tous les niveaux. Finalement, le seul gros reproche que l’on pourrait émettre à l’encontre de l’image de Mars est le traitement des noirs, trop souvent bouchés, allant jusqu’à voiler toute l’image dans le pire des cas (la descente dans le tunnel).
Le son :
Mettant grandement en avant les voix offs, disposant d’un très joli coffre, le son du blu-ray de Mars met l’accent sur l’immersion, et le fait très bien. La musique de Nick Cave et Warren Ellis sait parfaitement accompagner les séquences documentaires et d’explications scientifiques en berçant les paroles des intervenants sans pour autant se montrer invasive, tout cela permis grâce à un mixage très équilibré.
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