Le 22 juillet 2021
Un récit pudique et sensible qui met en scène, à travers le regard abîmé d’une médecin de guerre, la splendeur antique de l’empire égyptien.
- Réalisateur : Zeina Durra
- Acteurs : Andrea Riseborough , Karim Saleh, Michael Landes, Sherine Reda
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Britannique, Égyptien, Emirati
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h26mn
- Titre original : Luxor
- Date de sortie : 21 juillet 2021
- Festival : Festival de Sundance 2020
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Résumé : Quand Hana, britannique qui travaille dans l’humanitaire, revient à Luxor, elle croise Sultan, archéologue de talent et ancien amant. Alors qu’elle erre dans cette vieille ville, hantée par les souvenirs familiers, elle s’efforce de concilier choix du passé et incertitude du présent.
Critique : Le film commence par une vision panoramique du Nil, avec en contre-fond, un bâtiment magnifique. Nous sommes à Louxor. Il y a immédiatement un éblouissement qui émerge chez le spectateur, contraint depuis des mois à rester enfermé à cause de la Covid-19. On avait presque oublié la joie des voyages et l’immense bienfait spirituel et émotionnel que procurent ces monuments antiques. Puis, brusquement, la caméra s’invite dans un taxi où l’héroïne du film, Hana, s’apprête à rejoindre son hôtel. D’ailleurs, la réalisatrice ne se prive pas de filmer les contrastes qui étouffent nombres de pays touristiques : d’un côté, le luxe des hôtels pour les Occidentaux riches, et de l’autre, les indigènes qui doivent par exemple se faire opérer la gorge en sacrifiant leur outil de travail. Mais Hana refuse de se situer dans cette posture, n’étant que générosité, douceur et empathie pour les personnes qu’elle rencontre.
- Copyright 2020 Film Clinic
D’emblée, en entrant dans cette fiction, le spectateur est à la fois envahi par la très grande bienveillance du propos et l’intelligence du scénario. La réalisatrice ne force pas les sentiments. Elle prend la main de sa jeune héroïne qu’elle accompagne dans des lieux sacrés. Des voix murmurées la précèdent, mais c’est le spectateur lui-même qui est totalement emporté par le climat apaisant et spirituel de ces lieux magiques. Zeina Durra joue parfois sur le mystère et le fantastique, sans jamais forcer le trait. Elle filme avec beaucoup de pudeur cette chirurgienne, détruite par des années d’horreur, qui apprend petit à petit à reprendre son souffle. La beauté de la jeune femme provient de son immense humanité. Elle démontre qu’il est possible d’être attentif à l’autre, sans verser dans la démagogie. Elle s’intéresse aux gens de peu, parle aux chauffeurs de taxi ou aux conducteurs de bateaux, rit avec les enfants et fuit ceux qu’elle ne voit que comme des orgueilleux.
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Louxor est un film qui fait du bien. On pourrait presque dire que le long-métrage a un effet thérapeutique. La musique, la poésie des lieux, la qualité de la photographie et l’humanisme d’Hana procurent un véritable apaisement intérieur chez le spectateur. On est même surpris et soulagé de ne plus voir des visages masqués et de pouvoir presque respirer le ciel immense qui se déploie sur l’écran. Mais Louxor n’est pas qu’un film de voyage. Il s’agit d’un récit de reconstruction amoureuse, sexuelle et philosophique. Cette œuvre arrive à point nommé dans le climat anxiogène qui accable le monde depuis un an. Elle est entièrement écrite à la manière d’une respiration, comme si la réalisatrice avait anticipé, en la fabriquant, l’épouvante qui allait s’abattre. En ce sens, à l’instar de cette sorte de guérisseuse sensible que l’héroïne rencontre sur la route du désert, la réalisatrice offre au spectateur l’opportunité de se poser un instant, afin de trouver la poésie intérieure qui manque à son existence.
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