Le 5 mars 2019
Une invitation à la méditation et au silence, dans une communauté religieuse du sud de la France, filmée à la façon d’une peinture de Johannes Wermeer.
- Réalisateurs : Cécile Besnault - Ivan Marchika
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Saje Distribution
- Durée : 2h00mn
- Date de sortie : 20 mars 2019
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Résumé : Au milieu des paysages chers à Cézanne, Sœur Bénédicte va faire ses vœux perpétuels. Elle s’apprête à vivre cloîtrée dans une abbaye bénédictine surplombant la vallée de la Durance, à Jouques. Avec d’autres sœurs, elle consacrera ses journées au travail et à la prière. Cécile Besnault et Ivan Marchika nous invitent à vivre une expérience inédite, sans jugement ni parti pris.
Notre avis : Le film s’ouvre sur un écran noir où le murmure d’une femme fait l’éloge des coquillages, et du chant qui s’échappe de la coquille, à qui veut bien l’entendre. C’est la réalisatrice elle-même, Cécile Besnault, dont on apprend qu’après avoir fait l’Ecole Supérieure Louis Lumière, elle a choisi la vie monacale. C’est donc peut-être d’un peu d’elle dont il s’agit à travers le personnage de Sœur Bénédicte ; la jeune-femme, tout sourire, lumineuse, prête serment devant un prêtre et endosse le voile noir, si caractéristique des religieuses. Le spectateur assiste à la consécration de cette jeune-femme, très belle. Sa famille est présente pour la soutenir, jusqu’au moment où la lourde porte de bois du monastère se referme sur le monde profane. Si ses proches vont la perdre de vue, la caméra de Cécile Besnault et Ivan Marchika prend le relais.
© SAJE Distribution
Leur souffle est une expérience rare dans l’univers mystérieux et fascinant des religieuses. Elles ont tous les âges, elles parlent toutes les langues du monde, certaines d’entre elles sont handicapées ou très âgées, d’autres paraissent profondément tristes, d’autres encore ont un sourire béat, planté sur le visage. Bref, avant d’être dans un monastère, nous sommes au cœur d’une communauté humaine.
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La caméra, très respectueuse, regarde ces femmes travailler les vignes, préparer les repas, réparer des moteurs, couper des arbres ou sculpter le bois. Elle les regarde surtout prier et chanter, sans voyeurisme aucun. On comprend d’ailleurs, au fur et à mesure de la narration, que les religieuses qui se prêtent au tournage, font un véritable don d’elles-mêmes, sans doute par méconnaissance du pouvoir parfois redoutable de l’image, mais surtout avec la grâce et la générosité qui les caractérisent. Chaque moment est caustique, jusqu’à cette scène incroyable où on les voit jouer à la Balle et aux prisonniers, dans un tourbillon de rires.
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La parole est rare. Elle est remplacée par les chants religieux. S’il faut souligner la grande beauté de ces chants, on est parfois un peu troublé par leur mélancolie, et surtout leur omniprésence dans le film. Certes, le point de vue des deux cinéastes est indéniablement poétique, mais le risque de prosélytisme surgit parfois au détour d’un chant de trop, ou d’une citation religieuse sur l’écran.
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Mais on retiendra essentiellement de ce documentaire original, le travail absolument incroyable sur le son et la photographie. L’image capte des bruits de plancher, des souffles de voix, le silence même de ces femmes qui prient devient bruyant et lumineux, au point d’ailleurs, que l’on ne sait plus parfois si les sons qui nous parviennent, émanent de la salle de cinéma ou du monastère. La photographie, elle, joue avec les flous et les couleurs. La caméra choisit les plans fixes, par souci de discrétion, mais aussi pour laisser la spiritualité affleurer au milieu de ces paysages de Provence, de toute beauté. Paradoxalement, alors que le thème du film est celui de l’enfermement monastique, les fenêtres sont partout dans ces lieux. Le soleil irradie les visages, les murs, et le spectateur s’abandonne soudain à une forme délicieuse de rêverie.
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