Le 17 septembre 2015
Un film étonnant, mélange de jeux d’enfants et de réflexion amère.


- Réalisateur : Zoltan Fabri
- Acteurs : John Moulder-Brown, Mari Töröcsik, Anthony Kemp, Sandor Pecsi, László Kozák
- Genre : Drame
- Nationalité : Hongrois
- Editeur vidéo : Malavida
- Durée : 1h50mn
- Titre original : A Pál utcai fiúk

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– Sortie DVD : le 25 septembre 2015
– Année de production : 1969
Un film étonnant, mélange de jeux d’enfants et de réflexion amère.
L’argument : Budapest, début du 20e siècle. Une bande de jeunes garçons se retrouve tous les après-midis sur un vaste terrain vague en pleine ville. Ce terrain de jeu, c’est leur empire. Mais il est convoité par une bande rivale, les Chemises Rouges, plus grands, plus forts, et bien décidés à se l’approprier.
Notre avis : Adapté d’un célèbre livre pour enfants, Les Garçons de la rue Paul oppose deux bandes rivales au début du vingtième siècle qui fonctionnent comme des sociétés secrètes, avec leurs rites et leur organisation. Le vocabulaire qu’emploient les enfants, et qui fait l’un des charmes de ce film désuet, renvoie à la guerre comme à la politique, tant ils prennent au sérieux ces histoires anodines. En soignant la reconstitution, en utilisant habilement le cinémascope pour donner de l’ampleur aux modestes péripéties, en filmant une bagarre pour un terrain vague comme une bataille épique, le cinéaste hongrois tend un miroir à son époque, celui d’une société si sérieuse, si empesée, ce que résume le discours sur l’honneur et la traîtrise du jeune Erno. En alternant le grave (la maladie) et le bon enfant, sans attendrissement facile, il réussit, dans les limites du genre, un divertissement bon enfant, aidé par de jeunes acteurs convaincants, dont John Moulder-
Brown, qui sera plus tard le héros du magnifique Deep end de Skolimowski.
La seconde partie, plus dramatique, n’évite pas un certain sentimentalisme, mais la fin, magnifique, renvoie au fait de devenir adulte et, surtout, jette un regard dérisoire et poignant sur ce qui a précédé, et lui donne une teneur sombre et amère. Cette fin inattendue renvoie magistralement aux absurdités de la guerre et de l’engagement, concluant de noire manière un film par ailleurs inégal.
Les suppléments :
Le livret de 12 pages, qui est extrait d’un dossier pédagogique écrit par Barbara Spitzer, revient avec soin sur l’adaptation du roman et analyse les changements.
L’image :
La copie est plutôt bien conservée, notamment les couleurs, même si de menus défauts inhérents à un film de cet âge subsistent.
Le son :
La seule piste 2.0 en vost propose un son clair mais sans grande ampleur. Tout est néanmoins audible.