Les cavaliers du crépuscule - la critique du film + le test DVD

Notre avis : Comme dans Duel au soleil, il y a deux frères, le fade Tom, incapable de faire le mal, et le sardonique Wichita qui ne connaît que son bon vouloir. L’un s’applique à respecter la loi et à élever Jeff, le plus jeune, selon des principes, l’autre l’entraîne au contraire sur la voie de la violence. Au milieu, une femme, Kathleen, mal mariée. Et tout autour de ces protagonistes navigue un aréopage d’êtres définis par une caractéristique (le propriétaire terrien, le lâche, le sadique …), chacun étant rattaché à une partie de l’intrigue. Certes, les conflits manichéens et les batailles entre fermiers n’ont rien de très original : Les cavaliers du crépuscule demeure une série B, fondée sur des recettes éprouvées. Il y a néanmoins quelques éclats dans ce spectacle ronronnant : des dialogues tendus, des meurtres secs (Earl ou le shérif sont abattus par Wichita en quelques plans) et surtout un bel affrontement dans un décor rocailleux magnifique ; pour le reste, George Templeton (pas le plus connu des cinéastes, auteur de trois films seulement, et le plus souvent assistant réalisateur, notamment de Fritz Lang) reste dans une forme académique, et même brouillonne quand il tente des moments élégiaques.

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On a souvent l’impression que le scénario n’est pas accompli, bien qu’il soit signé d’Alan Le May (l’auteur du roman à l’origine de La prisonnière du désert), et les manques s’ajoutent aux pistes inexploitées. Il y avait sans doute de quoi donner une dimension plus forte, voire tragique, mais le film reste constamment en-deçà ; de même le potentiel subversif (la maîtresse et le désir de voir mourir son mari, les deux frères envisagés comme les deux visages d’une même entité, l’une réalisant ce que l’autre n’ose pas) n’est-il jamais développé. On se contentera donc de passages singuliers, voire énigmatiques (qu’est-ce donc que ce rocher évoqué plusieurs fois ?) et d’une interprétation qui ne démérite pas.

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Les suppléments :

Outre le diaporama et la bande-annonce des films de la collection, le DVD propose un entretien avec Georges Ramaïoli, (Duel au Texas), qui évoque divers aspects de ce western avec une nonchalance curieuse ; on est parfois dans l’étonnante érudition, étonnante parce qu’elle concerne des œuvres peu connues, c’est le moins qu’on puisse dire, et parfois dans l’anecdote approximative. Mais toujours sur un ton détaché qui a son charme…(17 minutes)

L’image :

La copie est fatiguée, avec de nombreuses scories et une définition nettement insuffisante.

Le son :

Sans restauration, le son reste audible (une seule piste mono VOST), mais manque de netteté et d’ampleur, jusqu’à varier en plein dialogue.