Le 13 septembre 2023
Un (premier) film de petit malin, un peu trop décidé à en mettre plein la vue.


- Acteurs : Luis Tosar, Gilbert Melki, Quim Gutiérrez, Ernesto Alterio, Pilar Castro, Belén Cuesta
- Genre : Comédie dramatique, Film à sketches
- Nationalité : Espagnol
- Distributeur : Damned Distribution
- Durée : 1h43mn
- Titre original : Ventajas de viajar en tren
- Date de sortie : 9 août 2023

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– Année de production : 2019
Résumé : Helga, éditrice madrilène, vient de faire interner son mari en clinique psychiatrique. Dans le train du retour, elle fait la connaissance du docteur Angel Sanagustín qui lui fait part de ses expériences les plus fascinantes, sordides et obsédantes. Cette rencontre bouleverse Helga et la plonge dans une profonde introspection. Et ce sont bien là quelques-uns des avantages de voyager en train.
Critique : Si un jour, votre maman vous a recommandé de ne pas parler aux inconnus, c’est sans doute pour une bonne raison. Ce conseil, Helga Pato aurait peut-être mieux fait de l’écouter, tant ce que son voisin de rame lui raconte la fera plonger dans des abîmes d’horreur humaine.
- Luis Tosar
- Copyright Filmax
Il y a tout, ou presque, dans ces Avantages de voyager en train : des maris coprophiles, des trafics d’enfants commis pendant la guerre au Kosovo, des épouses que l’on force à vivre comme des chiennes, des conspirations menées par des éboueurs… Pour faire tenir tout cet atroce monde-là dans son petit théâtre de la cruauté, Aritz Moreno (dont c’est le premier long-métrage, adapté d’un roman espagnol du début des années 2000) tire parti de la forme du film à sketches, et même des poupées russes, puisque chaque récit en recèle un autre. Mais à faire s’enchaîner ainsi de telles saynètes, le cinéaste fait cohabiter le brillant (Luis Tosar vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît) et le poussif.
Surtout, tel un cousin ibérique d’un Ruben Östlund, on sent Aritz Moreno animé d’un désir un peu vain de choquer à tout prix le (petit) bourgeois, à grands renforts d’humour scato et de retournements un peu cheap. Que tout cela – en mieux – ait déjà été fait il y a belle lurette par Marco Ferreri ou Luis Buñuel ne semble hélas pas traverser l’esprit du réalisateur. Reste l’idée, donc, qu’il s’agit d’une toute première fois et que Moreno en a sans doute encore sous la pédale – après tout, même Ferreri ne s’est pas fait en un film... On a hâte. Un peu.