Le 23 juin 2018
Un film vainement militant qui nous laisse sur notre faim.
- Réalisateur : Léa Frédeval
- Acteurs : Louane Emera, François Deblock, Nina Melo, Souheila Yacoub
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 23 juillet 2024 23:15
- Chaîne : NRJ12
- Date de sortie : 27 juin 2018
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Résumé : Zoé a 21 ans. Et Zoé en a sa claque d’entendre « c’est normal, t’es jeune ! ». Alors qu’elle emménage en colocation, elle prend conscience qu’elle n’est pas seule à se débattre entre cours, stages et petits boulots mal payés. Déterminée à bouleverser le complot qui se trame, elle unit autour d’elle une génération d’affamés. Ensemble, ils sont bien décidés à changer les choses et à faire entendre leur voix !
Critique : Pour son premier long-métrage, la trentenaire Léa Frédeval choisit de mettre en scène son roman paru en 2014 chez Bayard et s’égare dans une comédie réductrice et répétitive englobant arbitrairement la jeunesse dans un combat stérile face au reste de la société.
- Copyright StudioCanal
Dès les premiers plans, la crédibilité est mise à mal. Zoé (Louane Emera), est une jeune fille naïve au visage enfantin qui peine à trouver sa place tant sentimentalement que professionnellement. Elle est en couple avec Max (Léon Garel), nettement plus âgé qu’elle, caricature parfaite du photographe de mode bien dans son métier et dans sa vie, en décalage total avec Zoé. Ils font des projets d’avenir et affirment que leur union est solide. Ils sont bien les seuls à le croire. Côté spectateur, la supercherie ne fait pas long feu. Pour Zoé sonne alors le retour chez ses géniteurs auprès d’un père chômeur (Pierre-François Martin-Laval) qui ne manque pas d’entonner le refrain de l’obligation d’études poussées pour s’assurer un « bon métier » tandis que son fils, un gamin d’une douzaine d’années, le rabroue vertement en lui rappelant avec un cynisme exacerbé les difficultés auxquelles sa génération est confrontée. La guerre des générations est déclarée.
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Grâce à son amie Maud (Agnès Hurstel) dotée d’un « bon métier » (elle est enseignante) mais pas davantage épanouie, elle retrouve Lucas (François Deblock dont la sobriété et le bon sens rassurent quant à la capacité de ces jeunes à prendre leur avenir en main) qui lui propose de partager un grand appartement avec quelques-uns de ses amis. Elle se lie vite d’amitié avec ses quatre garçons et cette fille qui, tout comme elle, n’en peuvent plus des stages non rémunérés, des jobs alimentaires sous-payés, et souffrent d’une dévalorisation permanente et d’un manque de perspectives. Zoé prend alors la tête des opérations et décide d’instituer une charte pour miner le système de l’intérieur. Pas de doute, la révolution est en marche.
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La cohésion et l’enthousiasme de cette bande de joyeux drilles laissent espérer, durant quelques instants, le renouveau de L’Auberge espagnole. Finalement entre clichés éculés, banalités générales et jérémiades à l’égard des générations précédentes qui n’ont laissé que les miettes du gâteau, les exploiteurs de tous bords, les médias, les politiques, ne nous est servi qu’un discours verbeux qui ne mène nulle part et ne suscite aucune empathie pour cette jeunesse prétendument opprimée. Zoé elle-même s’y perd au point que ses amis se désolidarisent de cette lutte excessive et désordonnée pendant que le spectateur s’interroge sur la justesse de l’interprétation de celle qui reçut le César du Meilleur Espoir Féminin en 2015 pour son rôle dans La famille Bélier.
Reste le regret de n’avoir pu avoir accès aux arguments sans aucun doute légitimes mais rendus inaudibles par un scénario brinquebalant d’une bande de jeunes dont la vivacité et la gnaque laissaient entrevoir la possibilité d’un discours riche en enseignements sociétaux.
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