Lemmy - la critique du film sur le leader des Motörhead

Triste nouvelle Lemmy nous a quittés des suites d’un cancer foudroyant le lundi 28 décembre, trois jours seulement après avoir dépisté la maladie. Il célébrait sur scène les 40 ans de son groupe mythique et devait notamment se produire en France, à Lille et à Paris en février 2016. La tournée est reportée. L’occasion de se replonger dans le documentaire culte, Lemmy sur ce roadie mythique au comportement définitivement rock’n’roll dans ses excès qui ont fait l’histoire musicale de ces 50 dernières années.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur Lemmy Kilmister !

L’argument : Lemmy suit les pérégrinations du sir Kilmister, le leader de Mötorhead, dans le privé et sur la route, là où l’éructeur d’”Ace of Spades” passe la majorité de son temps. L’équipe de tournage a suivi le pionnier du heavy metal pendant trois ans. A aujourd’hui 64 ans, Lemmy n’est pas prêt à rendre les armes. Indestructible, Motörhead est un panzer. Une machine infaillible.

Notre avis : Lemmy Kilmister : l’homme, la légende. Une formule consacrée traduisant à elle seule la teneur du documentaire réalisé par Greg Olliver et Wes Orshoski. Présenté en avant-première au festival SXSW 2010, derrière ce titre se cache un hommage cinématographique à celui que l’on surnomme modestement le parrain du Heavy-metal. A l’image de Anvil ! The story of Anvil, le rockumentaire s’attarde à détailler le microcosme de la musique Hard-rock et Métal, et ce, à travers l’une de ses figures les plus emblématiques.
Depuis près de quarante ans, Lemmy Kilmister est une icône du rock’n’roll way of life à l’influence incontournable sur tous les groupes du genre. Véritable pirate des temps modernes, le bassiste de Motörhead est loué et respecté par de nombreux artistes de renom, dont certains interviewés ici, Slash, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, Joan Jett ou encore Dave Grohl, qui ne tarissent pas de louanges à son égard.

Immanquablement flanqué d’un large chapeau de cowboy et de santiags cloutées, Lemmy est un marginal. A soixante-trois ans révolus, le rockeur est plus fringuant que jamais, malgré une existence houleuse marquée d’excès en tous genres. A travers la description de ses nombreux vices, le long-métrage dévoile un aspect de sa personnalité méconnu. Au-delà de ses conquêtes sexuelles, de sa consommation impressionnante de drogues illicites et de son addiction au whisky-coca,Lemmy révèle surtout une personnalité mesurée et humble.
Rock star au flegme insolent, le tempérament de Lemmy Kilmister surprend. Méprisant ouvertement les strass et les paillettes, le parrain du heavy-metal est en fait un homme simple, passionné par la musique, les jeux-vidéos et sa collection d’armes et d’uniformes du IIIème Reich. Drôle de passe-temps, tout de même.

Privilégiant de manière ostentatoire le fond à la forme, le long-métrage perd rapidement son rythme au vu d’un manque de structure évident. Les séquences en intérieur s’avèrent particulièrement désagréables en raison d’une image extrêmement saturée et la longueur du documentaire apparaît également peu inadéquate, malgré une floraison d’anecdotes amusantes. Mais ces légères maladresses ne réussissent pas à entacher la production finale, chargée d’humour et d’émotion. A l’instar de Métal, voyage au coeur de la bête, Lemmy est un documentaire sincère qui saura enthousiasmer néophytes comme aficionados.