Le 23 septembre 2017
Un documentaire plein de bonnes intentions qui ne parvient pas tout à fait à nous convaincre des bienfaits de la méthode Montessori.
- Réalisateur : Alexandre Mourot
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Dans le sens de la vie
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 27 septembre 2017
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Avec la voix d’Anny Duperey
Résumé : Alexandre Mourot, réalisateur et jeune père, regarde sa fille faire sa propre expérience du monde. S’interrogeant sur sa scolarisation prochaine, il décide d’aller tourner dans une classe d’enfants de 3 à 6 ans de la plus ancienne école Montessori de France. Dans une salle accueillante, avec des fleurs, des fruits, beaucoup de matériel, Alexandre rencontre des enfants libres de leurs mouvements et de leurs activités, qui travaillent seuls ou à plusieurs dans une ambiance étonnamment calme. Le maître est très discret. Chacun lit, fait du pain et des divisions, rit ou dort en classe. Pendant une année, le réalisateur filme la mise en œuvre de cette pédagogie de l’autonomie et de l’estime de soi que Maria Montessori voyait, en pleine fureur de la première moitié du vingtième siècle, comme la promesse d’une société nouvelle de paix et de liberté.
Notre avis : Mais qu’est ce donc que la méthode Montessori ? Si ce documentaire ne nous répond que partiellement à cette question, il a le mérite de contribuer à une meilleure connaissance de cette méthode d’éducation créée en 1907 par le médecin italien Maria Montessori (à qui Anny Duperey prête justement sa voix), dans le but de favoriser l’autonomie et l’ouverture d’esprit de l’enfant. Elle a toujours placé ses travaux d’anthropologue, de psychiatre et de pédagogue dans une perspective de citoyenneté mondiale, d’acceptation de cultures différentes et de paix. Elle compare d’ailleurs l’enfant qui naît à un étranger débarquant dans un pays dont il ne connaît ni la langue, ni les coutumes et doit s’adapter en très peu de temps. Pour elle, l’autonomie et la capacité de concentration permettent des coopérations sereines, la confiance en soi engendre la confiance dans l’autre.
Alexandre Mourot réalise en 2009 un premier documentaire Poubelles et sentiments qui traite de notre attachement aux objets. En 2010, il devient père et se découvre une passion pour l’éducation. Contrairement à bien des parents habitués à diriger la vie de leurs enfants pour les protéger des dangers en tous genres, il préfère se mettre en retrait pour leur permettre d’évaluer eux-mêmes les difficultés et se retrouve ainsi en profond désaccord avec des proches qui lui reprochent cette manière de faire qu’ils jugent insensée voire dangereuse. Quand le temps de l’école sonne, le jeune père ne peut se résoudre à imposer à sa fille ce qu’il nomme les formes de violence éducatives banalisées de l’enseignement traditionnel. Le respect de l’enfant tant au plan physique qu’intellectuel, émotionnel ou relationnel placé au centre de la méthode Montessori le comble. Chaque enfant est unique et tout est mis en place pour l’inviter ou le guider dans des apprentissages construisant son autonomie d’agir ou de penser. La place de l’enseignant est particulière : il est surtout là pour garantir la qualité de la classe. Christian Maréchal, l’éducateur de la classe, généreux et dévoué en plus d’être sacrément charismatique remplit pleinement sa fonction. Mais il ne manque pas de signaler que l’application de la méthode Montessori ne doit rien au hasard, que la meilleure volonté ne suffit pas et qu’apprendre à connaître et à utiliser le matériel prend du temps et exige un vrai travail, y compris sur soi, pour adopter parfaitement l’attitude d’un éducateur Montessori.
Ces indications précieuses appâtent le spectateur mais aucun détail ne lui sera délivré pour assouvir sa soif de connaissances. Le réalisateur a fait le choix d’un film d’observation uniquement. Assurément, on prend plaisir à regarder ces enfants évoluer dans une ambiance totalement sereine, apprendre (et y parvenir très bien) à chuchoter pour ne pas déranger les autres. On se régale de ces portraits croisés de bambins qui dévoilent, à leur rythme, des facettes de leur personnalité, qui s’émerveillent à la découverte de l’alphabet grâce au jeu, qui s’entraident avec une spontanéité étonnante. Il n’empêche que l’on finit par rêver de connaître un peu plus en profondeur cette recette présentée comme miraculeuse. Quelques interviews de parents expliquant les raisons de leur choix de ce type d’enseignement, des témoignages de jeunes adultes élevés à la « technique » Montessori, l’évocation de quelques travaux scientifiques corroborant les intuitions de Maria Montessori auraient permis aux adultes que nous sommes de nous élever plus aisément, puisque pour reprendre une phrase de cette femme visionnaire « Que serait l’adulte sans l’enfant qui l’aide à s’élever ? »
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