Red Rain
Le 28 septembre 2015
Tout comme la saga Baby Cart, les deux volets Lady Snowblood demeurent des chambara (film de sabre) emblématiques du cinéma nippon des années 1970, mais se démarquent des autres productions par un ton plus mélancolique et sobre.
- Réalisateur : Toshiya Fujita
- Acteurs : Toshio Kurosawa, Akemi Negishi, Hōsei Komatsu, Meiko Kaji
- Genre : Thriller
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : HK Video
- Durée : 186 min.
- Titre original : Shurayuki hime ; Shurayuki hime Urami renga
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
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– Sortie DVD & Blu-Ray : le 28 septembre 2015
Tout comme la saga Baby Cart, les deux volets Lady Snowblood demeurent des chambara (film de sabre) emblématiques du cinéma nippon des années 1970, mais se démarquent des autres productions par un ton plus mélancolique et sobre.
L’argument : Au début de l’ère Meiji (vers 1870), une mère de famille, Sayo, voit son époux et son fils se faire assassiner sous ses yeux avant de se faire violer, par trois hommes et une femme. Après avoir tué l’un d’entre eux, elle se retrouve en prison où elle donne naissance à une fille, Yuki. Sa mère morte en couche, Yuki est élevée par un maître du sabre pour devenir un instrument de vengeance redoutable, une véritable femme fatale.
Notre avis : Adapté du manga de Kazuo Koike, à qui l’on doit également Baby Cart, Lady Snowbood profite du nouveau statut de star de l’actrice Meiko Kaji, révélée dans La femme scorpion, autre production emblématique du cinéma nippon qui a connu quelques bouleversements dans les années 1970, un cinéma plus excessif, sans concessions, destiné à concurrencer la télévision. Si le film de sabre, ou chambara, est marqué par ses changements, qui se traduisent par des geysers de sang et un érotisme plus explicite, Lady Snowblood se démarque d’une saga comme Baby Cart par une volonté de ne pas céder à ces nouveaux codes.
Alors que le manga original insiste lourdement sur les clichés du genre, avec une histoire de vengeance familiale et une héroïne qui n’hésite pas à se dénuder avant chaque combat, le réalisateur Toshiya Fujita adopte un ton plus sobre, même si les jets d’hémoglobine et les combats stylisés sont toujours au rendez-vous.
Porté par le jeu subtil de Meiko Kaji, qui laisse entr’apercevoir derrière son masque de tueuse implacable une âme à fleur de peau, plus étoffée que dans La femme scorpion, le film de Toshiya Fujita apporte une dimension tragique et poignante à une histoire classique, où la quête de l’héroïne apparaît plus comme une condamnation, celle que lui a léguée sa mère morte en couches. Découpé en chapitres et narré par une voix-off funèbre, Lady Snowblood nous montre ainsi la vacuité d’une telle vengeance, l’héroïne ne retrouvant souvent sur son chemin que des meurtriers devenus des vieillards ou des hommes qui ont préféré se suicider plutôt que d’affronter leur destin.
La suite est quant à elle moins réussie. Alors qu’il développe une intrigue plus complexe et des thèmes plus graves, notamment les horribles méthodes de l’Unité 731, Lady Snowblood 2 perd une partie de la subtilité qui faisait le sel du premier épisode au profit d’une efficacité qui explose dans un final nerveux et mémorable. Cette suite reste néanmoins un incontournable et contribue à faire de la duologie Lady Snowblood une date dans le film de sabre nippon.
LE TEST DVD
Une édition de qualité et définitive pour cette duologie culte, présentée en Blu-Ray et DVD dans le même coffret.
Les suppléments :
Le packaging proposé est du plus bel effet, avec une jaquette réversible et un livret analytique illustré par de très belles photos d’exploitation. Le seul bonus vidéo présent dans cette édition sur le blu-ray - outre les habituelles bandes-annonces - intitulé "Slicing Through the Snow" (11’), aborde sur la production du film, la carrière du réalisateur, de l’actrice principale ou encore des points-communs avec Kill Bill, de Quentin Tarantino, qui doit beaucoup à Lady Snowblood, en compagnie du critique Jasper Sharp. Court mais intéressant.
L’image :
Un beau travail de restauration en SD pour les deux films présents sur le même DVD, même si les couleurs semblent parfois un peu fades.
Le son :
Uniquement proposés en VOST, les deux volets de la saga bénéficient également d’un beau travail de restauration au niveau du son, clair, qui met bien en valeur le superbe thème musical repris par Tarantino dans Kill Bill.
Galerie Photos
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