La grande classe - la critique du film

Copyright Netflix, 2019

Notre avis : La grande classe ? Absolument pas. Rien ne fonctionne dans cette comédie pseudo-régressive où deux jeunes trentenaires vindicatifs choisissent de brandir leur réussite professionnelle comme preuve de leur vengeance sarcastique. Dans un lointain passé scolaire, Pierre-Yves et Jonathan ont été les souffre-douleurs de leurs camarades. Une réunion d’anciens élèves de leur établissement leur permettra de montrer qu’ils sont devenus des winners.
Pour cette comédie potache à la française, Netflix a misé sur le duo de vidéastes stars du Studio Bagel, Ludovik et Jérôme Niel. Ils jouent fort mal ces deux minables trublions, soumis à des situations qui se veulent cocasses voire surréalistes, mais suscitent plutôt la consternation même l’agacement, de la très convenue séquence fumette jusqu’au karaoké sur Lorie. Nettement, le scénario ne repose que sur du déjà-vu, avec des retrouvailles en forme de quiproquos, dupliquées pour transformer le sketch en long métrage. Comme ils n’ont rien à défendre de drôle, les comédiens gesticulent inutilement, surjouent des personnages qui sont réduits à des stéréotypes : ainsi, dans cette affaire de retrouvailles, il y a forcément une femme qui, secrètement amoureuse d’un des personnages, lorsqu’elle était élève, aura l’occasion de conclure l’histoire au cours d’un bal, le tout au ralenti, avec un travelling circulaire. Le film multiplie des maladresses de ce genre, en les lestant de punchlines lourdingues, de dialogues affligeants et, dans des scènes qui se veulent plus sérieuses, voire générationnelles, d’un sentimentalisme niais, péché mignon des comédies mainstream à la française.
Ce divertissement de Rémy Four et Julien War, réalisé et joué comme un épisode d’Un si grand soleil, finit par distiller l’ennui propre aux soirées ratées qu’on quitte sans regrets.