Vénus plus X
Le 11 novembre 2005
Des films coquins, entre frissons et pages d’histoire, pour savoir, enfin, ce qui se cachait derrière les corsets et les fracs !
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Des films coquins, entre frissons et pages d’histoire, pour savoir, enfin, ce qui se cachait derrière les corsets et les fracs !
Il n’y a pas d’âge pour les coquineries, et après Polissons et galipettes, les éditions Traversière reviennent à la charge pour nous prouver qu’en matière de frissons, l’homme moderne n’a rien inventé ! La boîte à coquineries reprend le principe déjà développé dans le premier coffret et nous offre vingt-quatre films courts réalisés en Europe et aux Etats-Unis entre 1900 et 1958. Une première série, Légère secousse, présente des films coquins dont l’objectif est de montrer ce qu’il y a sous les jupes des filles. Des films parfois très courts, moins d’une minute, et souvent très étonnants. Il n’est pas question ici d’alibi artistique, esthétique. La priorité est à l’efficacité. Déshabillé, par exemple, présente, en un plan fixe, un effeuillage express (si l’on peut dire, vu le nombre de sous-couches que supportaient les belles de l’époque !) que l’on imaginerait mieux dans un cabinet médical ou dans une salle de bains ! Une fois dévoilée, la demoiselle quitte la pièce, sans oublier de ramasser ses affaires ! On y voit bien, par contre, où se nichaient les fantasmes de l’époque ! Tout était dans un ruban, un corset, un pantalon en dentelle ou même un chapeau.
Mais la deuxième série frappe plus fort, puisque la Grosse secousse propose cinq films pornographiques dont la facture n’est pas si éloignée de ce qu’on peut trouver aujourd’hui. En revanche, là non plus, pas de fioritures esthétisantes. On est là pour voir, et se préparer à d’autres plaisirs. Ces films sont ce qu’on appelait au début du siècle, des "films de bordel". Présentés aux clients pour les mettre en appétit, ils n’étaient pourtant pas supposés les satisfaire totalement, puisque le but était tout de même de les faire monter. Tournées par des prostituées, les scènes proposent le plus souvent, outre des relations entre femmes, des fellations, c’est-à-dire des pratiques réservées aux professionnelles, que le bourgeois ne pouvait pas trouver chez lui.
En ce sens, ces films sont des documents sociologiques. Reflets d’une époque où on théorise beaucoup sur la fonction des maisons closes et la gestion de la prostitution, ils illustrent une certaine misère sociale et économique qui pousse bon nombre de jeunes femmes au bordel. Corps décharnés ou déformés qui transpirent la misère et se livrent, derrière les volets clos, à des nécessités vitales tant pour les femmes qui y trouvent leur subsistance que pour les hommes qui n’ont aucun autre moyen d’assouvir leur sexualité. Ces films ont aussi l’innocence et l’émotion des premières images publiques. On y attrape parfois un regard lancé vers la caméra, une détermination consciencieuse très loin de la lascivité étudiée des actrices X d’aujourd’hui. Certains de ces films, comme Buried treasure, un film d’animation de 1930, font aujourd’hui partie des références en matière d’histoire de la pornographie. [1]
On l’aura compris, La boîte à coquineries, au-delà de son aspect ludique et coquin, nous parle de la place du sexe dans notre société, de l’évolution de nos fantasmes et de la fonction sociale de la pornographie.
Le DVD
Une qualité d’image assez inégale, évidemment, en fonction de l’âge des films et de leur état de conservation. Le coffret comprend également un jeu de cartes postales coquines, et un flip book fripon. A chercher aussi, le bonus caché, un film d’animation de 4mn37 qui met en garde sur les dangers de la syphillis.
[1] Pour aller plus loin, lire aussi
– La vie quotidienne dans les maisons closes, 1830-1930, Laure Adler, Hachette
– Le cinema X, sous la direction de Jacques Zimmer, La Musardine
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