Les combattants de l’ombre
Le 14 avril 2018
En 1984, l’Union soviétique et ses alliés envahissaient les Etats-Unis, au cinéma du moins. La jeunesse résistante se dressait alors comme un valeureux rempart face à l’armée rouge sous la direction de John Milius.
- Réalisateur : John Milius
- Acteurs : Patrick Swayze , Charlie Sheen, C. Thomas Howell, Jennifer Grey, Powers Boothe
- Genre : Aventures, Action, Film de guerre
- Nationalité : Américain
- Distributeur : CIC Distribution
- Durée : 1h54mn
- Box-office : 298 801 France / 65.972 entrées Paris Périphérie
- Titre original : Red Dawn
- Date de sortie : 12 septembre 1984
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L’argument : Par une belle journée d’automne, des centaines de parachutistes sous les ordres du colonel Ernesto Bella prennent d’assaut la ville de Calumet, au Colorado. Les Cubains alliés aux Soviétiques viennent de déclencher les hostilités contre les États-Unis.
Notre avis : C’est en 1984, dans un contexte tendu de guerre froide, au milieu des années Reagan, que le réalisateur américain de Conan le Barbare John Milius nous assène son uchronique Aube Rouge. Emporté par un élan patriotique, le film repose sur l’invasion des États-Unis par le bloc communiste, engendrant au passage le début de la Troisième Guerre mondiale. Une bande de jeunes adolescents pleins de courage va alors mettre en place une résistance acharnée face à l’envahisseur rouge. Hollywood n’hésita d’ailleurs pas à renouveler à maintes reprises l’affrontement toujours aussi manichéen entre Russes et Américains dans les années 80 (Firefox - l’arme absolue, Rocky IV, Invasion USA...) glorifiant au passage et de manière assez primaire un nationalisme sorti tout droit du fond de chapeau de l’Oncle Sam. De ce côté, L’Aube Rouge accuse les mêmes reproches puisqu’il catalogue très vite les bons (Américains) et les méchants (Russes et Cubains). On saisira cependant au passage la tentative mineure mais plutôt bienvenue de Milius en fin du métrage d’intervertir un minimum les rôles lorsque la haine finit par aveugler les résistants et qu’à l’inverse, un gradé cubain succombe à la bonté altruiste.
En ce qui concerne la mise en scène du film, force est de constater que le cinéaste possède une vraie vision. En effet, plusieurs scènes réussissent à faire leur petit effet. On se remémorera celle des parachutistes sortis de nulle part qui mitraillent une école à tout va, ou encore les escarmouches de la résistance, l’assaut des tanks sous la neige hivernale ainsi que la traque des jeunes fugitifs rebelles par les énormes hélicoptères de l’Armée rouge. Des séquences d’une belle efficacité qui profitent du matériel, des costumes ainsi que des engins militaires mis à disposition pour le tournage.
Si les scènes intermédiaires ont parfois du mal à susciter le même intérêt, c’est en partie à cause du manque d’étoffe de la plupart des personnages. Mis à part Jed Eckert (Patrick Swayze) et le lieutenant colonel Andrew Tanner (Powers Boothe) qui sont un minimum développés (et bien campés par la même occasion), les autres protagonistes paraissent bien insipides à leurs côtés. Il faut dire aussi que les scènes à tendance lacrymale sont un peu trop surjouées pour atteindre l’effet escompté.
Ajoutons que le film a été classé PG-13 à l’époque pour sa violence qui n’y va pas de main morte avec les exécutions frontales. Il serait préjudiciable de ne retenir de L’Aube rouge que son aspect ultra manichéen lié à la paranoïa soviétique. Si l’on parvient à passer outre les clichés, l’œuvre de Milius nous propose un film de guerre, d’action et d’aventures à la fois subversif, réfractaire et plus fin que ce que l’on veut bien nous laisser entendre.
Enfin, le score superbe et épique de Basil Poledouris (compositeur de la BO flamboyante de Conan le barbare) donne encore un peu plus de cachet à ce métrage à la réussite artistique toutefois moindre par rapport à celle du célèbre colosse issu de l’heroïc fantasy (à deux années d’intervalle, ils récoltent néanmoins chacun les mêmes recettes sur le sol américain, soit environ 38M$). Parfois bancal en raison de l’aspect rudimentaire de certains propos, mais au bout du compte, hommage plutôt généreux à l’esprit de résistance, le film au statut culte bénéficiera d’un remake par Dan Bradley avec Chris Hemsworth qui débarque cette année, sans compter l’adaptation à l’écran du teen movie sous haute influence Demain quand la guerre a commencé (DTV honorable sorti en fin d’année 2012). Non, l’âme des Wolverines ne meurt jamais !
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