Le 22 novembre 2016
La quintessence de la comédie italienne, incarnée par le vibrionnant Alberto Sordi.
- Réalisateur : Luigi Zampa
- Acteurs : Vittorio De Sica, Alberto Sordi
- Genre : Comédie
- Editeur vidéo : Tamasa
- Durée : 1h40min
- Reprise: 23 novembre 2016
- Titre original : Il vigile
- Date de sortie : 16 novembre 1960
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Résumé : Otello Celletti, un chômeur, subit régulièrement les humiliations des habitants du village où il réside, ainsi que de son épouse. Pourtant, grâce à un acte de bravoure de son fils, Otello est admis comme agent de la circulation. Dès lors, il se montre d’une extrême sévérité à l’encontre de ses concitoyens. Son zèle lui vaut d’ailleurs d’être rejeté par ses collègues, puis dégradé pendant quelque temps. Lorsqu’il reprend ses fonctions, Otello a changé et ferme les yeux sur une infraction du maire en personne...
Il vigile est un film charnière, sorti la même année que La Dolce Vita, sans rencontrer le même succès. La présence de l’immense Vittorio De Sica et celle d’Alberto Sordi, un des plus célèbres cabots du cinéma transalpin, incarnent presque un passage de témoin entre le néo-réalisme d’après guerre et la comédie sociale à l’italienne, qui va triompher dans les années 60 et 70. De ce point de vue, Il vigile constitue à la fois une date et un très bon long-métrage. Le héros de cette oeuvre, un agent incarné par Sordi, s’avère irrésistible de drôlerie et de fausse naïveté.
Inspiré d’un fait divers survenu en 1959, le film raconte l’histoire d’Otello Celletti, un chômeur volubile et sans gêne. La première scène, en plan séquence, le montre volontiers importun vis-à-vis des gens de son quartier, son fils y compris, expert en mécanique. Otello parvient à se faire embaucher par le maire (joué par Vittorio de Sica) en tant qu’agent municipal, ce qui lui permet de plastronner, d’abord dans son bar où l’on se moquait volontiers de lui, puis sur la voie publique, où son impéritie engendre des catastrophes, le superbe embouteillage provoqué à un carrefour de la ville constituant un point d’orgue à la fois scénographique et sonore.
La rencontre fortuite d’une actrice de cinéma, dont Zampa moque la superficialité, décuple la forfanterie d’Otello qui ne se fait pas prier pour aider la comédienne en panne sur la route, avant de faire exploser son moteur.
Cette première partie du film, très enlevée, offre un boulevard à Sordi : il y incarne un prototype d’italien moyen, à la fois hâbleur, grotesque et profondément attachant.
La suite amorce un virage vers une critique sociale plus acerbe, où les notables bourgeois sont pris pour cible : le débonnaire agent qui a oublié de verbaliser l’actrice -celle-ci n’avait pas ses papiers- est pris à parti par le maire de la commune. Ses admonestations visent une stricte et égalitaire application de la loi. Comme l’édile n’est pas lui-même un modèle de vertu morale, le réalisateur se plaît à mettre en scène une situation qui fonctionne sur la fameuse raideur mécanique inhérente au rire et chère à Bergson : le policier applique ses recommandations sur le premier automobiliste qu’il verbalise... le maire lui-même, pris en flagrant délit d’excès de vitesse !
Vérifiant que l’égalité souffre quelques exceptions lorsqu’il s’agit des puissants, Otello se retrouvera la cible d’une puissante riposte des autorités locales, jusqu’au procès où il sera contraint d’abjurer ses accusations contre le maire. Heureusement, le twist final renoue avec les fils d’une justice immanente, qui évite à cette comédie de basculer dans une sorte de pessimisme social.
En DVD, le 3 octobre 2017 (Tamasa Distribution)
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