Pas de repos pour les braves
Le 25 septembre 2014
Jarhead 2 ne s’embarrasse pas d’un grand discours et préfère se conforter à deux choses : son allégeance aux marines et vider des chargeurs. Une approche à l’opposé du premier film de Sam Mendes qui ne voyait ses soldats US ne tirer aucune douille mais surtout aucune gloire de leur expérience sur le terrain.
- Réalisateur : Don Michael Paul
- Acteurs : Cole Hauser, Jesse Garcia, Stephen Lang, Bokeem Woodbine, Josh Kelly
- Genre : Action, Film de guerre
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 1h38mn
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– Date de sortie en DVD : 30 septembre 2014
Jarhead 2 ne s’embarrasse pas d’un grand discours et préfère se conforter à deux choses : son allégeance aux marines et vider des chargeurs. Une approche à l’opposé du premier film de Sam Mendes qui ne voyait ses soldats US ne tirer aucune douille mais surtout aucune gloire de leur expérience sur le terrain.
l’argument : Stephen Lang (Avatar) et Bokeem Woodbine (Riddick) font partie de l’unité des Jarheads dont la mission est de réapprovisionner un avant-poste situé à la frontière d’une zone contrôlée par les talibans. Pendant qu’ils se dirigent vers la zone, leur mission va s’avérer beaucoup plus risquée : ils vont devoir aider une femme afghane, connue pour sa rébellion face au régime Taliban, à s’échapper du pays. Sans aucune aide extérieure et aucun support armé, les Jarheads vont devoir faire face à un enfer militaire pour traverser un pays à feu et à sang, combattre des ennemis toujours plus armés et sauver cette femme. Une mission d’extraction pleine d’action et de combats où le moindre faux pas peut être fatal.
Notre avis : Tout d’abord, n’essayez surtout pas de chercher un point commun entre le film de Sam Mendes et celui de Don Michael Paul (il avait tourné Mission Alcatraz en 2002 avec ce vieux roublard de Steven Seagal). Mis à part le fait qu’ils mettent tout les deux en scène de braves marines, la comparaison s’arrête là. On peut donc parler de faux sequel dont l’existence se justifie uniquement par la mention "2" venant précéder un titre flatteur. Dans le premier Jarhead, Mendes s’appliquait à filmer la Guerre du Golfe en nous faisant ressentir toute la frustration et l’ennui des soldats US basés dans le désert saoudien. À la recherche d’un ennemi fantôme, les attentes sans le moindre coup de feu semblaient interminables alors que les jeunes recrues gonflées à bloc ne demandaient qu’à vider des chargeurs.
Avec Jarhead 2 : Field of Fire, Don Micheal Paul partait pour rétablir l’équilibre de l’action, armé d’un budget de série B et la Bulgarie pour lieu de tournage. Exit le désert aride à perte de vue et place à l’Afghanistan post 11 septembre. Les marines en poste y essuient les raids des talibans sur leur camp de base dès l’ouverture dans un abus de shaky cam. Le procédé qui gigote (présent lors de quasiment chaque échanges de coups de feu) est censé déboucher sur plus de réalisme à l’écran au moment de l’action. Si certains réalisateurs savent l’utiliser à bon escient (on pense notamment à Paul Greengrass), il se justifie principalement ici pour masquer les limites du budget octroyé. Une fois le contexte du danger permanent intégré, nous suivrons une unité de soldats partis pour réapprovisionner un avant-poste situé en zone à risque. En chemin leur mission va se transformer en escorte d’une femme afghane opposée au régime taliban, symbole d’espoir et de renouveau pour tout un pays.
Le film très basique dans son cheminement n’ira jamais chercher plus loin que le plaisir régressif lié à un actioner buriné. On ne s’embarrasse pas avec de grand discours et beaucoup de psychologie intérieure, ici seuls prévalent le lien de solidarité virile entre soldats et le sens du sacrifice pour la noble cause. Visuellement le film n’est pourtant pas ridicule et parvient à éviter le côté trop cheap malvenu des mauvais DTV même avec l’utilisation de shaky cam intempestive. À côté de ça, on ne peut pas dire que l’interprétation joue en sa faveur ; elle reste en effet très inégale (Stephen Lang sort du lot sans trop en faire du haut de son rôle d’officier mais il est clair que les Josh Kelly, Cole Hauser et autres Bokeem Woodbine sont encore à la recherche de la signification du mot "charisme"), tandis ce que les embuscades et fusillades relativement nombreuses accusent un manque d’idées et surtout d’impact (le seul petit coup de folie que se permet le réalisateur est un soldat se faisant exploser les jambes à coup de lance-roquettes lors de la première altercation avec les talibans).
Au final Jarhead 2 n’est ni plus ni moins que le rejeton DTV d’un modèle avec lequel il n’entretient plus grand chose en commun. Il demeure néanmoins une série B de guerre un tout petit peu plus recommandable que la moyenne qui se regarde d’un œil distrait avec le cerveau basculé en mode "veille".
LE TEST DVD :
Les suppléments :
0
"Tombés au champ d’honneur". On ne relève que quelques bandes annonces de l’éditeur lors du lancement du DVD.
L’image :
Si les couleurs manquent un peu d’éclat et que la netteté n’est pas toujours irréprochable, l’ensemble tient la route sur la durée grâce à ses éclairages bien gérés. Honnête pour le support.
Le son :
L’impact sonore est globalement très satisfaisant lorsque les balles de mitrailleuses sifflent et que les explosions se succèdent. Les deux pistes sonores Dolby Digital 5.1 en anglais et en français se valent et assure une immersion efficace dans le conflit armé. L’équilibre est prégnant entre dialogues et sons d’ambiance. À noter que la VO anglaise est à privilégier face à un doublage français un peu médiocre.
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