Happy birthday - la critique du film + le test DVD

Critique : Sortant directement en VOD et DVD, Happy Birthday disposait d’une solide tête d’affiche en la présence de Sharon Stone, peu vue ces dernières années au cinéma, pour espérer apparaître sur le grand écran.
Aussi, c’est peut-être tout simplement le sujet qui a rendu les distributeurs frileux. En effet, ce film casse les codes habituels de la comédie romantique.
Ici, point de couple glamour incarné par des gravures de mode ayant au maximum la trentaine. Non, le long métrage préfère mettre en scène un couple de quinquagénaires, voire quasiment de sexagénaires, puisqu’à la ville Sharon Stone a soixante ans tandis que Tony Goldwyn, son amoureux fictif, en a cinquante-huit. Forcément, les « rom-com » gravitant autour de cet âge réussissent moins à faire rêver les nostalgiques de Basic Instinct.

Copyright Tiberius Film

Happy Birthday s’intéresse donc à la question des relations amoureuses pour les personnes entrées dans l’automne de leur existence. Dans une société obsédée par l’âge, cette histoire tenait visiblement à cœur à Sharon Stone, puisque la star américaine, en plus d’être la tête de pont de ce film, en est également la productrice.
L’icône Sharon incarne Senna Berges, une femme évoluant dans le milieu de la mode, « personal shopper » pour clients très riches. Au niveau personnel, Senna n’a évidemment pas d’enfant et ne se préoccupe de rien. Elle vit des histoires sans lendemain, plus intéressée par croquer le sexe que par la perspective d’une relation durable. Son personnage est évidemment atypique dans le sens où il se comporte comme une adolescente et non pas une femme de son âge, inversant les rôles avec le cliché de l’adulescent masculin à qui le cinéma enseigne souvent la nécessité de se ranger. Évidemment, dans le cas du personnage de Sharon, l’arrivée du prince charmant va changer la donne…

Copyright Tiberius Film

Au-delà de l’aspect romantique Happy Birthday s’interroge de manière plus générale, et cela représente son attrait principal, sur le temps qui passe, les choix de vies et les conséquence occasionnées. Un des personnages centraux, la mère de Senna, interprété par Ellen Burstyn, n’a de cesse, lors de chacun des anniversaires de sa fille, de l’inviter à se stabiliser. La complicité entre la matriarche et la fille plus si jeune est forte, mais est également nourrie par une certaine incompréhension entre les deux femmes, de générations différentes, d’où une tension palpable. Senna n’en demeure pas moins consciente des limites de son style de vie, et à plusieurs reprises, l’on sent poindre des regrets pesants.
Les interrogations interviennent également lors de confessions qui agrémentent la narration à différents moments. On voit ainsi face caméra les principaux protagonistes de All I Wish (titre original bien plus signifiant) qui évoquent leurs souhaits, rêves et désillusions. Les confidences du personnage joué par Famke Janssen (une autre quinquagénaire, âgée de cinquante-quatre ans) sont riches d’enseignements puisque derrière son apparente réussite sociale, cette protagoniste évoque sans détours les regrets quant à son couple qui se disloque.

Copyright Tiberius Film

Voilà des thématiques fortes : l’amour à cinquante ans, le temps qui glisse entre nos doigts... Néanmoins, pareil sujet aurait mérité une mise en scène plus éclatante. En l’état, le travail Susan Walter, dont c’est le premier long métrage, et qui a pourtant été choisie par la grande Sharon, ne brille pas par l’excellence de son travail. La mise en scène est académique, et la photographie plutôt terne, donnant l’impression d’assister à un programme télévisuel de seconde zone plutôt qu’à un véritable film pour le grand écran.
Pour autant, l’éclat de Sharon Stone et le plaisir de la voir à nouveau à l’écran font que l’on assiste avec un certain plaisir ce Happy Birthday. Dans le contexte du DTV, et c’est en cet état qu’on le chronique, ce n’est pas forcément un programme que l’on conseillera aux spectateurs exigeants, mais la comédie romantique distille un certain charme, qui mérite bien une certaine curiosité.
Les acteurs jouent d’ailleurs correctement leur rôle, même s’il faut reconnaître qu’ils sont globalement éclipsés par l’omniprésence d’une Sharon Stone qui porte entièrement le film sur ses épaules (n’en n’est-elle pas la productrice ?).

LE TEST DU DVD

Les suppléments :
Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Trois micro-interviews (3 minutes chacune) de Sharon Stone, Tony Goldwyn et Susan Walter ponctuent la section ; ce sont des featurettes promotionnelles et non d’authentiques entretiens autour du film.
Quelques bandes-annonces de DVD du catalogue Koba Films, à savoir Kincsem, My Old Lady, Palmiers dans la neige, Hector et la recherche du bonheur, émaillent la section.

L’image :
L’image est plutôt convenable, tant dans les moments lumineux du film que lors de soirées où la photographie est naturellement plus sombre.

Le son :
Proposé en Dolby Digital 2.0, en français ou VOST, le film doit se savourer avec les voix originales des acteurs, même si le doublage français s’avère de bonne qualité. Le naturel de la piste anglaise permet une meilleure appréhension d’un contexte sonore pourtant très réduit.