Le 30 août 2017
Tout s’accélère dans cette avant-dernière saison de la série culte de HBO. Dommage que cela se fasse au détriment d’une écriture plus simpliste, préférant enchaîner les actes héroïques de part et d’autre plutôt que de se soucier de leur scénarisation.
- Série : Game of Thrones
- Acteurs : Peter Dinklage, Lena Headey, Nikolaj Coster-Waldau, Kit Harington, Emilia Clarke
- Genre : Drame, Fantastique
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 16 juillet 2017
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Résumé : Il y a très longtemps, à une époque oubliée, une force a détruit l’équilibre des saisons. Dans un pays où l’été peut durer plusieurs années et l’hiver toute une vie, des forces sinistres et surnaturelles se pressent aux portes du Royaume des Sept Couronnes. La confrérie de la Garde de Nuit, protégeant le Royaume de toute créature pouvant provenir d’au-delà du Mur protecteur, n’a plus les ressources nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Après un été de dix années, un hiver rigoureux s’abat sur le Royaume avec la promesse d’un avenir des plus sombres. Pendant ce temps, complots et rivalités se jouent sur le continent pour s’emparer du Trône de Fer, le symbole du pouvoir absolu.
Notre avis : Comment mettre un terme à la série la plus importante de ces dix dernières années ? Game of Thrones approche enfin de sa fin, cet hiver dont l’on entendait les échos depuis 6 saisons s’empare progressivement de Westeros (et de ses intrigues) tandis que les attentes vis-à-vis de cette conclusion s’accumulent de manière indénombrable, si bien qu’il paraît très difficile de toutes les contenter. Et pour cause, après le visionnage de cette bien courte saison (7 épisodes contre 10 auparavant), nul doute que l’entreprise écrasante que représente cette fin de série s’associe à une chute de qualité perceptible sans être catastrophique pour autant (et pour le moment). Le rapport entre les faits et les personnages se fragilise ici par un enchaînement trop factuel des événements, sans tellement creuser les implications qu’ils comportent dans l’évolution des différents protagonistes. Parce qu’on les connaît depuis maintenant bien des épisodes, ce déséquilibre ne vient fort heureusement pas les affadir, d’autant plus que leur personnalité n’est jamais trahie par leurs actions (parfois grossières néanmoins), mais se montre révélateur quant au problème de la série à trop en caser, en trop peu de temps. Fini la complexité des intrigues, Game of Thrones se focalise désormais presque pleinement sur l’affrontement avec les Marcheurs Blancs en conférant au scénario une linéarité inhabituelle pour une série qui multipliait les personnages et les cadres spatio-temporels. Si l’on fait exception de Port-Réal, les derniers à vraiment prêter de l’attention à la menace des glaçons aux yeux bleus, cette saison correspond à la rencontre des grands acteurs du show, notamment une majeure, pour former une alliance tournée vers un même objectif.
- Copyright : HBO
Si le rush engagé par Game of Thrones trahit à de trop fréquents moments la qualité d’écriture, c’est bien vis-à-vis de la relation naissante entre deux personnages que le constat se révèle le plus amer. Pourtant la série connaît son importance, pour les fans et pour la suite des événements, si bien que lui est accordé un temps plutôt avantageux en comparaison de cette tendance à tout accélérer. Mais le résultat ne convainc guère, malgré des choix culottés pour leur première rencontre, éloignée du potentiel fan service pour un cadre plus intimiste se fondant dans le moule de la série. Trop brusque dans l’évolution des sentiments de chacun, le show HBO peine à justifier certains de ses événements par une logique émotionnelle et psychologique cohérente pour se contenter de montrer au spectateur, qui par conséquent assimile les informations, sans tellement comprendre comment les personnages en sont arrivés à agir ainsi. Game of Thrones se précipite et dévoile clairement ses faiblesses en torchant également sa temporalité. Plus que de condenser ses intrigues, la série se repose sur d’innombrables ellipses en comptant sur la crédulité du spectateur pour ne pas découvrir le volontaire foutage de gueule, celui de l’épisode 6 surtout, où l’on assiste à un relais 1500 kilomètres avec un humain, un corbeau et un dragon, le tout en 7 heures à tout casser.
- Copyright : HBO
Là où la saison divisera (et divise déjà), c’est dans l’acceptation ou non de ces sacrifices pour ce que Game of Thrones propose : une conclusion épique. Malgré quelques déceptions liées à une réalisation pas toujours inspirée et capable d’insuffler un réel souffle (le final de l’épisode 4, bien fade face à l’ampleur de la bataille), ces 7 segments offrent un spectacle quasi-continu d’actes héroïques exaltants contrastant agréablement avec la prédominance habituelle de coups bas et de trahisons. En mettant sur le devant de la scène un ennemi commun, les Marcheurs Blancs, cette saison se montre sous le signe de l’union et produit une accumulation jouissive de coalition, comme celle de l’excursion entreprise par Jon Snow et quelques autres dans l’épisode 6. Mis en scène avec hargne par Alan Taylor, l’affrontement qui s’en suit excuse en majeure partie les ellipses aberrantes vues précédemment. Game of Thrones sait se faire pardonner ses faiblesses par sa générosité assez nouvelle (depuis la bataille des bâtards) à entraîner le spectateur dans des scènes de batailles impressionnantes aux multiples déclinaisons. Dans l’histoire de la série, il s’agit une nouvelle fois d’un repoussement des limites et un amoindrissement des barrières séparant l’art télévisé de son homologue le cinéma. Le show ne cesse d’impressionner au cours de cette saison maladroite (un peu stupide aussi, il faut se le dire) mais extrêmement généreuse et épique. Nous concernant, notre joie bien présente se tempère par un regard plus rationnel de cette saison, qui demeure la moins bien écrite de toute.
- Copyright : HBO
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