Zombots nazis
Le 2 décembre 2013
Gros Bis bien gore rallié au sous genre de la nazisploitation, Frankenstein’s Army demeure en-deçà des attentes.


- Réalisateur : Richard Raaphorst
- Acteurs : Karel Roden, Joshua Sasse, Robert Gwilym
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain, Néerlandais, Tchèque
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h21mn
- Festival : L’Etrange Festival 2013

L'a vu
Veut le voir
– Date de sortie en DVD : 04 décembre 2013
Gros Bis bien gore rallié au sous genre de la nazisploitation, Frankenstein’s Army demeure en-deçà des attentes.
L’argument : Vers la fin de la 2nde Guerre Mondiale, des soldats russes repoussent le front jusqu’en Allemagne de l’Est. Perdus en territoire ennemi, ils se réfugient dans un entrepôt qui s’avère être un laboratoire secret nazi. Un scientifique a déterré le journal du Dr. Frankenstein et a entrepris des expériences selon ses préceptes. Il est désormais parvenu à créer une armée entière assemblée des membres restants de soldats tombés au combat. Le dernier stratagème désespéré d’Hitler...
Notre avis : Pour sa promo, Frankenstein’s Army nous avait livré des trailers complètement dingues qui laissaient présager un bis déjanté construit autour d’expériences interdites donnant naissance à d’hallucinants robots zombies pour le compte du troisième Reich. Richard Raaphorst, le réalisateur batave tente d’explorer le sous-genre de la nazisploitation en y incluant une vue subjective (oui, c’est un found footage !) et une bonne dose de gore bien craspec. Sauf que l’intrigue traîne un peu les savates et bien qu’elle soit aguicheuse (on suit une escouade de soldats russes qui se retrouvent piégés par des monstres dans un laboratoire retranché du docteur Viktor Frankenstein), celle-ci se confine dans des séquences qui tirent trop souvent en longueur.
Attention, tout n’est cependant pas à jeter, les créatures mi-restes de soldats et mi-machines forcent le respect lorsqu’elles finissent par apparaître à l’écran (il faut dire que le bestiaire imaginé en impose). Il a été décidé de ne jamais faire appel au numérique, tout n’est que costumes, latex et bidouillage mis en place par une solide équipe des effets spéciaux. Les décors aussi parviennent à tirer leur épingle du jeu (le laboratoire poisseux du docteur est assez hallucinant). Les scènes où les soldats russes sont pris au piège dans les couloirs étroits de l’antre de Viktor Frankenstein rappellent les sensations de frousse claustrophobe que l’on a pu éprouver lors de nos premières parties de ce bon vieux Doom (entendre les pas et les grognements d’un Cyberdemon pour finalement se retrouver nez à nez avec la bête en se retournant ! une expérience de gamer traumatisante !).
Le film n’hésite donc pas à donner volontiers dans le gore bien dégueulasse. Entre les ablations de la cervelle, les chariots garnis de têtes, jambes et avant-bras, les boyaux qui se font la malle, c’est fréquemment menu barbaque à la carte. En fin de métrage, on sombre de plus en plus dans un aspect déjanté, surtout lorsque le professeur essaye de greffer ensemble l’hémisphère d’un cerveau communiste à celle d’un nazi pour assurer une sorte d’équilibre à notre espèce en ce temps de guerre. Dommage qu’au final Frankenstein’s Army demeure un peu bancal, la faute à un cheminement scénaristique trop long et bordélique (et ce malgré des plans séquences intéressants en vue subjective) pour en faire le film culte auquel il aurait pu prétendre. Un symptôme qu’on avait déjà pu déceler chez Dead Snow et Iron Sky, finalement en-deçà des attentes malgré le buzz de leurs bandes-annonces respectives.
LE TEST DVD :
Les suppléments :
Un seul supplément est fourni avec la galette, mais réjouissons-nous car il se révèle de bonne qualité. Il s’agit d’un making-of de 31 minutes qui revient sur la création du film avec de nombreuses interventions, un petit détour par les lieux de tournage et la partie création des effets spéciaux.
L’image :
La texture granuleuse choisie par le réalisateur est de très bonne facture. Elle colle bien avec l’aspect poisseux des décors.
Le son :
Le Dolby Digital 5.1 VO et VF propose de bons effets sonores sur les arrières. Il se révèle puissant lorsqu’il le faut et aide à bien s’immiscer dans cette atmosphère étrange et oppressante.