Le 28 mars 2025
Humour noir et décalé préside aux étranges aventures d’une famille dysfonctionnelle. Un film venu de Slovénie aussi exigeant que réjouissant.


- Réalisateur : Sonja Prosenc
- Acteurs : Kristoffer Joner, Marko Mandic, Aliocha Schneider, Katarina Stegnar , Mila Bezjak
- Genre : Comédie dramatique, Comédie noire, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Norvégien, Italien, Slovène, Serbe, Croate
- Durée : 2h02mn

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– Année de production : 2024
Résumé : Les Kraljs, Olivia et Aleksander (Katarina Stegnar et Marko Mandić), accompagnés d’Agata, leur fille adolescente (Mila Bezjak) à la drôle de coiffure, accueille à l’aéroport sans grande chaleur Julien (Aliocha Schneider), le fils aîné français d’Aleksander, né d’une précédente union.
Critique : Dès cette scène d’ouverture, tout semble un peu décalé. Sans effet appuyé et très sérieusement, les membres de la famille vont avoir du mal à se retrouver, chacun empruntant parallèlement leur tapis roulant en sens inverse. Sur la route du retour à la maison, ils vont croiser une famille en détresse près d’une voiture en feu. Aucun mot ne sera échangé, et ils ne s’arrêteront pas pour proposer leur aide. Ensuite, on va découvrir leur étrange maison en lisière de forêt, tout en verre, ultra-moderne, hyper sécurisée et d’une froideur maximale. Jusque-là, peu de mots ont été échangés entre les protagonistes.
- Copyright Monoo/Incipit Film/Incitus Films/Wolfgang & Dolly/Living Pictures
On va découvrir petit à petit les personnalités des membres de cette curieuse famille slovène : Aleksander, romancier en panne qui n’a publié qu’un seul livre, il y a déjà un moment ; Olivia, son épouse toujours élégante qui pense, sans grande conviction, ouvrir en ville une galerie de peinture. ; Agata, atteinte d’une grave maladie, d’où sa perruque ; et Julien qui, pourtant bien mal accueilli, va s’incruster tranquillement. L’apparent calme imperturbable va voler en éclats quand la famille de la voiture brûlée va sonner à leur porte en pleine nuit.
Un ton distancié, moqueur et pince-sans-rire, donne une terrible vision de la communication en famille. Ce décalage permanent dégage au final une réelle poésie. La lumière de Mitja Ličen, brillante et très colorée, participe au bizarre de ce conte quasi iconoclaste.
Étrange, satirique et audacieux, ce film exigeant rappelle les univers de Bong Joon-ho (Parasite), Yorgos Lánthimos, voire de Jacques Tati pour le ridicule aliénant de la maison moderne.