Le 23 avril 2019
Les enfants peuvent apprécier ce film ambitieux, respectant les codes du genre et nourri de références.
- Réalisateurs : Don Bluth - Gary Goldman
- Genre : Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Américain, Britannique, Irlandais
- Distributeur : Splendor Films
- Durée : 84mn
- Reprise: 24 avril 2019
- Titre original : All Dogs Go to Heaven
- Date de sortie : 28 mars 1990
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Résumé : Charlie, un chien gangster, revient d’entre les morts et doit choisir entre le retour à sa vie hédoniste et protéger et aider une jeune orpheline qu’il a recueilli, poursuivie par son ancien acolyte et désormais ennemi mortel Carcasse. Un magnifique classique du cinéma d’animation à redécouvrir en famille.
Notre avis : Que dire de la ressortie en salle de Charlie, mon héros dessin animé vieux de 30 ans ? D’abord qu’il s’agit du troisième long métrage de Don Bluth et de l’occasion offerte de revoir un film de qualité. Les dessins sont magnifiques. On retrouve les partis pris visuels de Disney, pour qui Bluth a longtemps œuvré, mais pas moins soignés, servis par une animation et un découpage impeccables, qui restent visuellement impressionnants à l’heure du tout numérique. Une douzaine d’années après qu’Alan Parker a réalisé Bugsy Malone (Du rififi chez les mômes), l’ancien animateur vétéran de chez Disney proposait de nouveau à un jeune public de pénétrer dans l’univers des films de gangsters, encore bien en vogue en cette fin de XXe siècle. Et les enfants peuvent apprécier un film ambitieux, respectant les codes du genre et nourri de références. Comme dans Le Parrain, Il était une fois en Amérique, Rumble Fish ou Scarface, les protagonistes doivent faire face à un personnage invisible mais terriblement présent, le temps, qui s’impose comme le véritable protagoniste.
- Copyright Splendor Films
Le héros éponyme du titre français, Charlie, est charmeur et intrépide, mais aussi cupide et roublard. Il échappe à la peine de mort pour finir assassiné par son associé Carcasse, qui veut s’assurer la totalité des revenus de leur champ de course clandestin. Et Carcasse est un vrai gangster, un méchant qui élimine ses victimes, en les donnant à manger aux piranhas. Charlie, miraculé, doit se débrouiller entre le retour aux affaires, sa vengeance et le danger que représente Carcasse. Mais le temps pour Charlie ne compte plus, car son retour sur terre a vu sa vie associée au fonctionnement d’une montre qu’il garde précieusement à son cou, et il a tout son temps pour revenir discrètement dans le business.
C’est la rencontre avec Anne-Marie qui va tout changer. À partir du moment où il libère la petite orpheline séquestrée par Carcasse, parce qu’elle est capable de parler aux animaux et donc de prédire les résultats des courses, Charlie doit se dépêtrer de ses sentiments ambivalents et choisir entre son intérêt personnel - et la jouissance du présent - et celui de la petite fille - qui a besoin d’une famille et d’un avenir. À travers Anne-Marie, c’est un autre aspect de la personnalité du héros qui est révélé, le jardin secret d’un chic type accro au jeu et au luxe, mais dont on découvre qu’il peut être aussi animé par l’altruisme.
- Copyright Splendor Films
Le choix, classique chez Bluth, de mettre en scène des animaux vivant des expériences humaines est ici renforcé par le rôle de médiatrice que joue Anne-Marie, qui brise grâce à son don la barrière “sociale” séparant les chiens des humains. Ce ton de fable canine sur la rédemption permet d’intégrer la violence inhérente aux films de gangsters, tout en plaidant pour une société du partage, et de développer un propos moral. L’altruisme est ici inconditionnel puisque, en revenant de la mort, Charlie a certes gagné le contrôle de son temps, mais il a perdu la place au paradis qui revient à tous les animaux ; si bien que, dès lors qu’il se dévoue aux autres, c’est avec le désintéressement le plus charitable. Revenir d’entre les morts ne suffit pas, c’est bien le don de soi qui donne au personnage sa dimension quasi messianique. Si on trouve évidemment quelques éléments christiques, c’est surtout Robin des Bois qui est érigé comme modèle moral du trickster. Bluth réinvestit ainsi son œuvre disneyenne, en élargissant le propos à la figure du voleur généreux et de ses dilemmes, pour proposer une histoire moins manichéenne, accessible à un très jeune public accompagné de ses parents.
- (c) Splendor Films
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