Le 8 novembre 2017
Enfin une rivalité épique sur le milieu tennistique au cinéma. Le film fait aisément le break grâce à une réalisation efficace retranscrivant parfaitement les esprits torturés de deux grands champions entièrement dévoués à leur sport.
- Réalisateur : Janus Metz Pedersen
- Acteurs : Stellan Skarsgård, Shia LaBeouf, Sverrir Gudnason, Tuva Novotny
- Genre : Drame, Biopic, Film de sport
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Pretty Pictures
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 24 juillet 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Titre original : Borg vs. McEnroe
- Date de sortie : 8 novembre 2017
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Résumé : Un film sur l’une des plus grandes icônes du monde sportif, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire durant le tournoi de Wimbledon de 1980. C’est l’histoire de deux hommes qui ont changé la face du tennis et sont entrés dans la légende, mais aussi du prix qu’ils ont dû payer.
Critique Le monde du tennis est en effervescence dans les salles obscures en 2017, avec Battle of the Sexes et une autre histoire vraie sur un duel culte de la balle jaune, entre Björn Borg et McEnroe. Les spécialistes attendaient avec impatience l’arrivée au cinéma de cette rivalité passionnante des années 80 entre le Suédois et l’Américain revêche. Le réalisateur Janus Metz a exaucé ce vœu en signant son second long métrage, sept ans après Armadillo qui lui avait valu le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes.
Le récit se concentre ici sur la finale de Wimbledon 1980 qui marque un point de césure crucial dans la carrière des deux hommes. La montée en puissance du jeune prodige McEnroe face à la fin d’un règne sans partage sur le tennis mondial du champion suédois, en proie à des doutes grandissants. Le réalisateur arrive à saisir toute la dimension psychologique de cette bataille de pouvoir entre les deux protagonistes. Les plans, souvent très serrés sur les personnages, permettent une immersion totale dans la complexité émotionnelle à laquelle sont confrontés les deux joueurs ainsi que leurs proches.
Le spectateur peut aisément se rendre compte des sacrifices d’une vie qu’un champion se doit de concéder pour atteindre le plus haut niveau. Le moins que l’on puisse dire est que les deux athlètes ne sont pas avares en ambitions, tous deux rongés par le besoin de victoires, par la peur maladive de la défaite, tout en ayant deux styles radicalement opposés pour ce qui est d’exorciser leurs démons.
Metz s’emploie, avec finesse, à démontrer les travers d’athlètes qu’il faut apprendre à gérer, avec l’art et la manière. Quelques flashback sur leur enfance révèlent alors les failles mais surtout les raisons qui les pousseront à devenir les deux géants que l’on connaît. Un choc des cultures et d’éducation qui va nous mener à savourer la collision entre la froideur nordiste issue d’une famille modeste et la fougue d’outre-Atlantique, venant de la haute bourgeoisie. Une évolution inversée que l’on va suivre tout au long du film jusqu’à cet affrontement ultime, en 1980, en terre britannique, qui va changer à tout jamais leurs destins.
Ce match épique, censé conclure en apothéose le récit, peut toutefois donner la migraine, par son incroyable succession de plans, peut-être trop nombreux, et ses images pas toujours très réalistes, en particulier pour les aficionados de tennis. Il est vrai qu’il est très compliqué de faire vivre de manière optimale un match de tennis aussi intense lorsque les acteurs ne jouent pas eux-mêmes à ce sport. Il est alors indispensable d’user de stratagèmes parfois un peu poussifs pour arriver à atteindre le plus grand réalisme. Cependant, ce léger bémol ne suffit pas à nous faire décrocher tant l’intensité du film demeure jusqu’à la fin.
Tout ceci ne serait pas possible sans le travail remarquable des acteurs. Sverrir Gudnason est troublant dans son interprétation acerbe du Suédois, alors que Shia Labeouf joue à la perfection les différentes facettes de l’extravagant américain. En ce qui concerne les seconds rôles, Stellan Skarsgård bouleverse en mentor bienveillant et Tuva Novotny est touchante en femme discrète du guerrier impassible venu du Nord. La distribution arrive à transmettre les émotions contradictoires que le metteur en scène veut avancer autour de cet univers impitoyable qu’est le sport individuel de haut niveau.
Sous ses allures de biopic passe-partout sur la vie de deux figures emblématiques des années 80, ce regard sportif va puiser dans la psychologie de ses personnages toute la force de son propos. La passion d’une vie mêlée à la quête effrénée du succès, tout en passant par le besoin d’accomplissement de soi. Jeu, set et match pour cette fresque tennistique captivante dont le sujet reste peu exploité au cinéma. À quand un film Federer/Nadal ?
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