Le 12 juillet 2017
Douce flânerie franco-iranienne sur les routes de l’Hexagone.
- Réalisateur : Maryam Goormaghtigh
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français, Suisse
- Distributeur : Shellac
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 12 juillet 2017
- Festival : Festival de Cannes 2017
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Résumé : Après cinq ans d’études à Paris, Arash ne s’est pas fait à la vie française et a décidé de rentrer en Iran. Espérant le faire changer d’avis, ses deux amis l’entraînent dans un dernier voyage à travers la France.
Notre avis : La fin de l’été est symbolisé depuis les années 60 par ces quelques mots On a rangé les vacances dans des valises en carton interprétés par Brigitte Bardot... C’est dans cette ambiance nostalgique de fin de parenthèse enchantée que se déroule l’œuvre de Maryam Goormaghtigh, réalisatrice à la triple nationalité (française/suisse/belge) et dont la mère est iranienne. Elle a déjà réalisé bon nombre de courts-métrages dont le thème commun est le déracinement. Elle a mis quatre ans à donner naissance à ce docu/fiction que l’on peut qualifier de comédie documentaire et qui a fait l’ouverture de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) au dernier Festival de Cannes. Mais si les paroles de « la Madrague » signent le renoncement à la saison estivale, Arash, Hossein, et Ashkan eux, déplorent la perte de leurs racines et la séparation avec l’un d’entre eux qui a décidé de mettre fin à ce répit octroyé par la France. Ce qui ne les empêchera pas d’avouer avoir su troquer quelques-uns de leur repères contre nos bonnes vieilles habitudes françaises. « Ce qui va le plus me manquer, dit l’un d’eux, c’est de ne plus pouvoir acheter d’alcool chez Carrefour. » Entre émancipation et renoncement, entre humour et gravité ils évoquent en toute lucidité les difficultés de l’exil.
- Copyright Shellac
La réalisatrice pose un regard plein de tendresse sur ses trois amis, qu’elle a rencontrés il y a quelques années au hasard d’un café, attirée par la langue persane qu’ils parlaient et qu’elle ne maîtrise pas. Ils ne sont pas acteurs professionnels et pourtant le naturel de leur jeu associé aux dialogues capables de nous offrir avec le même bonheur propos philosophiques ou réparties burlesques, fait flirter le film avec la fiction. On les suit volontiers dans ce périple où l’on découvre une France inconnue, celle des villages oubliés, remplis de gens endimanchés, saluant des chars fleuris et leur Miss. Ils semblent tout droit sortis des reportages de Raymond Depardon, éclairage exotique en plus.
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Des scènes d’amitié identiques à celles que l’on a coutume de voir maintiennent le lien viril entre ces jeunes hommes mais on est surpris par la douceur inattendue qui s’en dégage. Qu’ils s’amusent dans les manèges de la fête foraine, qu’ils abordent des filles, qu’ils les transportent dans leur voiture et tentent même de les familiariser à leur langue, tout n’est que tendresse et générosité. Puis les dialogues se font plus rares pour laisser la place aux couleurs chaudes des paysages iraniens. L’évocation de ce pays qui les hante (et qu’Arash a décidé de rejoindre) se fait plus présente. Il y est question de ce service militaire qui rattrapera Hossein (pourtant marié en France) s’il retourne là-bas. C’est pour y échapper qu’Arash a choisi de devenir obèse et qu’il est condamné à le rester.
Un récit entre deux cultures qui, loin des discours politiques sur l’immigration, abolit les frontières et rappelle que tous les jeunes gens n’ont d’autre espoir que de vivre d’amour, d’amitié et de partage. Un constat universel poignant.
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