August - la critique + le test blu-ray

Un inédit vidéo peu enthousiasmant sur la vacuité du monde des affaires.

L’argument : Tom et Josh Sterling viennent de fonder une start-up sur Wall Street. Josh est le génie technique, Tom le beau-parleur et abrasif PDG, en charge directe des affaires. Dans moins d’un mois, ils pourront revendre leurs parts et, peut-être, se faire un paquet d’argent. Mais la société commence à manquer de liquidités, et les deux frères ignorent encore que le 11 septembre se profile... Pour éviter de faire appel à des investisseurs, Tom demande à son frère de lui faire un prêt...

Notre avis : Deuxième réalisation d’Austin Chick, August narre le destin de Tom, yuppie en pleine crise existentielle alors que sa société Landshark se trouve à un tournant de son histoire. En mettant en scène les tourments de son personnage principal, Chick a visiblement cherché à montrer la vacuité de son mode de vie. Si l’intention est louable, le film ne passionne jamais, la faute à un scénario manquant cruellement de consistance et de subtilité.
Mis à part un court (et inutile) prologue introductif, le récit se focalise uniquement sur le mois précédant la “chute” professionnelle de Tom. Des relations entre les deux frères avant la création de Landshark, de leur prodigieuse ascension dans le milieu des affaires, rien ne nous est montré, si bien qu’il devient impossible d’éprouver la moindre empathie pour les personnages. Cette absence de caractérisation aurait cependant pu se justifier si l’histoire de la “débâcle” de Tom se suffisait à elle-même. Ce n’est hélas pas le cas. Présenté dés le départ comme un businessman miné par sa condition, le personnage n’évolue quasiment pas tout au long du récit. Censées nous éclairer sur la psyché du héros, les interactions entre Tom et les autres protagonistes (tous grossièrement stéréotypés) se voient décrédibilisées par des dialogues lourds et caricaturaux. Finalement, quand arrive l’événement qui scelle le sort du héros, cela fait déjà une bonne heure que le spectateur ne se sent plus concerné par ce qu’il se passe à l’image. Enfin, le spectre du 11 septembre qui s’annonce n’est finalement que peu usité, si ce n’est au travers de quelques inserts d’actualités et d’un plan furtif sur le World Trade Center. Ce contexte particulier apparaît donc ici comme une vaine tentative de donner de la profondeur à l’ensemble. Le récit aurait parfaitement pu se dérouler à une toute autre époque sans que son sens global n’en soit fondamentalement changé.

Ces nombreux défauts d’écriture sont d’autant plus désolants que le film reste honnête d’un point de vue formel. Bien que très télévisuelle, la mise en scène de Chick ne souffre d’aucune faute de goût majeure. Si l’on exclut quelques digressions clipesques sans réel intérêt, le montage s’avère quant à lui plutôt efficace. A l’image de cette fabrication très honorable, l’interprétation est elle aussi correcte, à défaut d’être enthousiasmante. Dans le rôle de Tom, le bellâtre Josh Hartnett est moins monolithique qu’à son habitude et arrive (parfois) à donner un peu d’éclat au personnage stéréotypé qu’il incarne. L’excellent Adam Scott est très juste dans le rôle de Joshua, même si son manque de dynamisme trahit parfois son absence d’intérêt pour le projet. A noter aussi un caméo du trop rare David Bowie, dans un rôle à contre-emploi, malheureusement très anecdotique.
Correctement mis en scène mais dénué de tout ressort dramatique intéressant, August procure un ennui certain. Dans la description sans concession de la brutalité du monde des affaires, ce n’est pas encore aujourd’hui que le Wall Street d’Oliver Stone se verra détrôné.

LE BLU-RAY

Les suppléments :

Mis à part une copie digitale offerte avec le disque, aucun bonus ne nous est proposé. A noter cependant un menu animé simple, lisible, bien qu’un peu surchargé visuellement.

L’image :

Cette édition ne fait pas honneur aux possibilités du Blu-Ray. Le piqué est moyen, la profondeur de champ très limitée et certains plans laissent apparaitre des amas de pixels un peu trop visibles à notre goût. On a parfois plus l’impression d’avoir affaire à un DVD upscalé qu’à une réelle copie HD.

Le son :

Un son 5.1 satisfaisant, privilégiant la clarté des dialogues et mettant en valeur une excellente bande originale (Velvet Underground, Radiohead, ...).