Californica’fond
Le 31 mars 2010
Brendan, Brendon, Kelly, Dylan, 20 ans plus tard ? Pas tout à fait. place à la nouvelle génération, bling bling et people, friqué à en mourir.
- Acteurs : Shenae Grimes, Dustin Milligan, AnnaLynne McCord
- Genre : Série télé
- Nationalité : Américain
- : Paramount Home Entertainment
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– 24 X 40mn
– Sortie vidéo : le 30 mars 2010
Brendan, Brendon, Kelly, Dylan, 20 ans plus tard ? Pas tout à fait. place à la nouvelle génération, bling bling et people, friqué à en mourir.
L’argument : L’arrivée à Beverly Hills d’une famille avec deux enfants du même âge, un garçon et une fille. Le père, Harry Wilson, est un ancien élève du lycée de Beverly Hills. Il s’était installé à St Louis après avoir obtenu son diplôme. Le voilà forcé de revenir en ville lorsque sa mère, une actrice sur le retour, sombre dans l’alcool. Il est accompagné de son épouse, Debbie, une ancienne médaillée Olympique, leur fille Annie, ainsi que leur fils adoptif Dixon. Les deux adolescents doivent s’intégrer dans leur nouvel environnement et s’y faire des amis...
Notre avis : La série TV insipide Gossip girls tombe très bas dans une forme de vulgarité sociale très contemporaine. Elle consiste à étaler le fric et les habitudes bling bling des fils de riches, mais alors vraiment très riches, sous les yeux de jeunes téléspectateurs forcément moins aisés, et donc troublés par la confusion des milieux et de leurs valeurs, ainsi que par leur propres rêves de richesse facile (en l’occurrence celle de la haute bourgeoisie de Manhattan). Vu son succès mondial, voici maintenant une nouvelle série sur le thème passionnant des fils de riches qui dominent le monde du haut de leur mètre quatre-vingt (les talons s’imposant pour les filles, tout le monde est ainsi à la même taille) : 90210. Ici, exit New-York, après tout le fric et la luxure abondent également sur la Côte Ouest. Problème, il existait déjà un soap pour teenagers, tourné là-bas au tout début des années 90. Il s’intitulait 90210, Beverly Hills, la série culte de toute une génération, avec Brendon, Brendan, Kelly, Dylan, Steve et la moche (mais fille du producteur) Donna !
Pas de problème pour autant, CBS a eu l’excellente idée de proposer un spin-off tardif, avec comme prétexte un peu foireux les 20 ans de la série originelle... Mouais, on restera peu convaincu par ce pont un peu contraint, parfaitement mercantile, qui ose à moitié avouer ses ambitions : surfer sur le succès des Gossip girls précitées, avec plus de moyens, et à la clé, le potentiel de nostalgiques des années 90 qui s’ajoute aux millions de minettes planétaires aux rêves de bimbos à peine dissimulées.
Le résultat n’est pourtant pas aussi accablant que dans la série new-yorkaise concurrente. Moins exaspérant, avec des intentions moins salasses et une volonté de s’écarter du postulat bête des Liaisons dangereuses pour boutonneux (dans le genre on avait déjà vu Sex Intentions en 1998), 90210 : Beverly Hills nouvelle génération s’oriente davantage vers le sempiternel précis de moral pour l’adolescente qui doit se faire une place et des choix dans un monde où tout change très vite, à commencer par son corps et ses hormones.
Sexe ou pas sexe, avortement ou adoption, drogue ou pas drogue, cafter ou pas cafter, bal ou pas bal... Les nombreuses intrigues qui se font et se défont, assez vite par ailleurs, suivent un rythme binaire. Ce n’est pas forcément manichéen, puisque l’on ressent la cassure psychologique de certains personnages, mais en tout l’impression dominante est celle d’un schéma ultra convenu et simpliste, pour convenir aux exigences télévisuelles des chaînes de télévision, et surtout pour pervertir sans trop de dégât la jeunesse contemporaine en se défaussant de toute responsabilité sur les conséquences psychologiques que de telles mentalités peuvent occasionner sur les jeunes d’aujourd’hui.
En effet, finalement le plus gênant dans toute ces histoires de cœur et d’ados pleurnicheurs, faussement sûrs d’eux grâce, à la fortune de papa et maman, c’est cette volonté insupportable qu’a aujourd’hui la télévision (mais aussi par extension le cinéma) de peindre un modèle physique unique, construit sur la perfection des corps et des visages, excluant de ce fait tous les spectateurs d’une réalité pervertie où tout le monde serait riche et beau, et en plus pas trop con.
Barbie girl, bimboland... Paris Hilton ou encore Lindsay Lohan ne sont jamais très loin de cet univers pitoyable. Là où 90210, l’original, ne sombrait pas dans l’obsession des physiques (Brenda, jouée par Shannen Doherty, n’était pas une bombe !), et jouait davantage le sentimentalisme rebelle tumultueux à la James Dean, aux travers des physiques très marqués de Jason Priestley et de Luke Perry, la nouvelle version se contente de filmer des corps invariablement parfaits et des gueules sans anicroches.
Bref, cette saison 1, aux décors luxueux impeccables et à la réalisation classieuse, se regarde, très certainement avec passion si l’on a entre 12 et 18 ans, car c’est loin d’être mauvais et même plutôt captivant. Mais les plus âgés, eux, y compris les fans de la version 90, s’abstiendront, malgré la présence de quelques personnages clés de la série originelle (Kelly, Brendan et Donna, en l’occurrence) et quelques lieux familiers (le Peach Pit et le lycée de West Beverley, désormais envahi par les écrans plats). Ils préfèreront mâter à nouveau la série trash britannique Skins (bientôt un remake américain et même film, au passage !) dont le cynisme social s’accompagne pour le coup d’un vrai point de vue, déjanté mais touchant, sur une société en perdition.
Le DVD
Les suppléments
Allez, j’avoue tout. Après avoir vu les 24 épisodes de la série, ce qui est énoooorrrmmme, je n’ai eu ni le temps ni courage de regarder les nombreux bonus. Mais félicitons l’éditeur d’avoir agrémenté le coffret de 8 modules :
– Une journée dans la vie de Ryan Eggold
– S’intégrer
– La mode de 90210
– La musique de 90210
– La visite du plateau : le manoir
– Le Peach Pit
– Le lycée de West Beverley
– Ressusciter un classique : tourner 90210
Images
Un produit calibré pour la télé, aux couleurs plutôt éclatantes, mais toujours marqué par une définition assez grossière pour satisfaire la pupille habituée aujourd’hui à la HD.
Sons
Vu en version originale 5.1. La B.O., truffée de tubes indie et pop du moment, décoiffe et la spatialisation proposée lui rend un bel hommage. Pour une série télé, on reste agréablement surpris par les efforts arrière. Pas mal du tout.
© 2008 The CW Television Network
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