A 74 ans, Shohei Imamura devenait l’un des trois réalisateurs à avoir décroché la Palme d’Or à deux reprises. D’abord primé pour La ballade de Narayama (Narayama bushi-ko) en 1983, il reçoit sa seconde récompense avec L’anguille (Eel), en 1997. Le réalisateur japonais naît en 1926 d’un père médecin auquel il rendra plusieurs fois hommage. Il perd son frère lors de la Seconde Guerre mondiale et côtoie alors les bas-fonds du marché noir et de la prostitution. Avant de se lancer dans le cinéma il étudie l’histoire occidentale pendant six ans, tout en s’essayant au théâtre. En 1951, il rentre dans le monde du septième art, devenant assistant-réalisateur. Il collabore avec de grands réalisateurs, en particulier Yasujiro Ozu. Il tourne son premier film, Désirs volés en 1958. En 1965, il crée sa propre compagnie de production indépendante, Imamura Productions. Il fonde dix ans plus tard une école de cinéma, l’Institut de vinéma et de yélévision à Kawasaki, devenu depuis l’Académie japonaise des arts visuels.
Sa production cinématographique s’attache d’abord à décortiquer le système social rural japonais (Profond désir des dieux 1968, La vengeance est à moi 1979). Comme nombre de ses compatriotes, il traite aussi du profond traumatisme de la guerre et de la bombe atomique (Pluie noire, 1989). Autre pendant essentiel de son œuvre : les femmes et le corps humain. Ainsi en va-t-il de Ces dames qui vont au loin, Pourquoi pas ?, La ballade de Narayama, L’anguille, Kanzo sensei et De l’eau tiède sous un pont rouge, de nouveau présenté à Cannes en 2001. Pour sa dernière réalisation, il participe au film collectif 11’09’01 September 11. Il meurt en mai 2006.
Filmographie :
– Désirs volés (1958)
– Mon frère aîné (1959)
– Désir meurtrier (Akai satsui, 1964)
– Le pornographe (1966)
– Profond désir des dieux (1968)
– L’ évaporation de l’homme (Ningen johatsu, 1967)
– Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar (Nippon sengoshi-madamu pnboro no seikatsu, 1970)
– Karayuki-san (1973)
– En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus (Mikikanhei o otte, 1971)
– Ces dames qui vont au loin (1975)
– La vengeance est a moi (Fukushu suru wa waremiari, 1979)
– Eijanaika (Pourquoi pas ?) (1980)
– La ballade de Narayama (Narayama bushi-ko, 1983)
– Pluie noire (Kuroi ame, 1989)
– Docteur Akagi (Kanzo sensei, 1997)
– L’anguille (1997)
– De l’eau tiède sous un pont rouge (2001)
– 11’09’01 September 11 (un segment, 2002)