La vie est belle
Le 7 mai 2014
Encore un coup de maître pour Ken Loach qui n’en finit pas de nous étonner. Fidèle à son scénariste Paul Laverty, il signe une merveille de comédie sociale dans la lignée du meilleur cinéma anglais.


- Réalisateur : Ken Loach
- Acteurs : Éric Cantona, Steve Evets, Stephanie Bishop , John Henshaw, Matthew McNulty
- Genre : Comédie
- Nationalité : Britannique, Français, Italien, Belge
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h59mn
- Date télé : 15 mars 2017 22:40
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 27 mai 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
Résumé : Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux-fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n’y fait... Un soir, Eric s’adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l’observer d’un œil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Eric en est persuadé, le King Cantona peut l’aider à reprendre sa vie en mains...
- © Joss Barratt
Critique : La collaboration entre Ken Loach, Paul Laverty (son scénariste fétiche) et Éric Cantona pouvait laisser présager bien plus qu’un coup médiatique, au vu de l’inspiration constante du réalisateur anglais. Looking for Eric ne déçoit pas. Bien au contraire, l’œuvre apparaît comme l’un des sommets du cinéma de Loach. On sait depuis Kes et Family Life que l’auteur affectionne les sujets « sociaux », revendiquant l’héritage de la grande tradition réaliste anglaise, tout en se refusant à une approche strictement naturaliste. Cet opus ne déroge pas à la règle, et Loach n’est jamais meilleur que lorsqu’il filme au plus près les désarrois de ses personnages, à l’instar de ce postier dépressif dont les états d’âme sont captés au plus près du grain de la pellicule. En outre, depuis Riff-Raff, Loach donne à ces récits une tonalité humoristique qui n’apparaît pas comme la simple politesse du désespoir.
- © Joss Barratt
Il suffit d’entendre les aphorismes d’Éric Cantona et de regarder une désopilante séance de relaxation psychologique entre potes pour s’en convaincre. Quant à la séquence finale d’assaut de l’équipe de foot dans la villa d’un dangereux malfrat, elle restera dans les annales du comique loufoque. À ceux qui objecteront que Loach fait toujours le même cinéma, on répondra que cela est la marque des plus grands et que le réalisateur ne se répète pas pour autant. Si It’s a Free Word ouvrait la voie au genre policier, Loach emprunte ici une voie presque onirique qui lui sied admirablement et n’est pas sans rappeler Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze ou La vie est belle (1946), avec cette fusion de classicisme, d’inventivité et d’humanité qui caractérisait le cinéma de Capra. Rien de moins.
- © Diaphana Films
– British Independent Film Awards 2009 : Meilleur acteur dans un second rôle pour John Henshaw
roger w 1er juin 2009
Looking for Eric - Ken Loach - critique
Ken Loach est toujours aussi doué pour dire un maximum de choses en un minimum de temps. Ainsi, à travers cette fable, il parvient à montrer tous les travers de notre société en n’accusant personne, mais en montrant que chacun est responsable, à sa mesure, de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Même si sa conclusion, jubilatoire mais fantasque, peut étonner de prime abord, elle n’est là que pour démontrer que seule l’union fait la force, et non le défaitisme. Une belle leçon en ces temps moroses.
esdez 1er juin 2009
Looking for Eric - Ken Loach - critique
KEN LOACH, ce chirurgien de talent manie le scalpel avec une dextérité rare et, sous prétexte d’aphorismes de comptoirs très très bon marché, il dissèque notre temps et notre organisation sociétale avec une précision et une justesse diaboliques. Nous devons le remercier d’avoir ce talent pour nous mettre le nez dans notre ......et de nous permettre quand même de croire que rien n’est foutu et que peut-être, en se concertant et en groupant nos efforts ,il reste possible d’envisager une suite vivable à cette société qui n’a plus aucun repères. Masos, à voir absolument.