Love story
Le 4 décembre 2008
Ce film à la mise en scène épurée évite admirablement tous les pièges du mélodrame, mais à force de simplicité il se montre trop distant par rapport au sujet filmé.
- Réalisateur : René Féret
- Acteurs : Jean-François Stévenin, Salomé Stévenin, Aurélia Petit, Nicolas Giraud, Marilyne Canto
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 3 décembre 2008
– Durée : 1h30mn
Ce film à la mise en scène épurée évite admirablement tous les pièges du mélodrame, mais à force de simplicité il se montre trop distant par rapport au sujet filmé.
L’argument : Alors qu’Anne et Marc ont décidé de faire un enfant, Marc découvre qu’il est atteint de la maladie de Hodgkin.
Notre avis : Depuis une trentaine d’années, René Féret filme la vie avec simplicité sans recourir à des artifices de mise en scène déplacés. On pourrait le rapprocher d’un Claude Sautet ou d’un Maurice Pialat - la violence des sentiments en moins. Dans les mains d’un autre auteur, Comme une étoile dans la nuit aurait pu être une œuvre dégoulinante de bons sentiments et de pathos, mais Féret, fidèle à ses principes, fait preuve d’une belle retenue : il trouve un ton juste, plein de finesse, et insuffle même de la joie dans un récit des plus déprimants, ce qui démontre son profond attachement à la vie.
Ce cinéaste familial tourne souvent avec les mêmes acteurs qui adhèrent pleinement à sa conception du cinéma. On retrouve ici l’excellent Jean-François Stévenin et sa fille, Salomé, qui étaient déjà présents dans Il a suffi que maman s’en aille. L’actrice hérite d’un rôle complexe : face à la maladie de son fiancé, Anne reste admirablement positive et vivante ; elle est une jeune femme forte et pleine de désir qui accompagne son ami dans la mort tout en sachant que son existence ne s’arrête pas à cette épreuve. Le jeu de Stévenin, d’un naturel réjouissant, retranscrit avec talent les nombreuses nuances de son personnage. Nicolas Giraud, qui interprète Marc, est touchant même s’il lui manque un zeste de spontanéité pour être totalement convaincant.
Malgré toutes ces qualités, cette œuvre se montre trop linéaire et distante : on la suit sans surprise et sans réelles émotions jusqu’à la mort inévitable du « héros ». L’auteur prend excessivement de recul par rapport à son récit, ce qui entraîne un détachement inexorable du spectateur - les dialogues austères renforçant cette impression. On peut évidemment admirer la justesse de la réalisation, mais ce métrage manque d’un peu de sang et de sueur - comme chez Pialat - pour provoquer une réelle empathie. Le cinéaste filme pourtant au plus près des corps nus de ses personnages lors de plusieurs scènes de sexe. Il signifie ainsi leur amour fusionnel gangrené par le tourment, mais on est loin du talent d’un Cassavetes qui captait avec davantage de grâce et de naturel l’intériorité de ses interprètes au travers de leur chair -dans Faces par exemple. Comme une étoile dans la nuit est donc respectable par sa volonté de se refuser à toute vulgarité filmique, mais il est malheureusement trop poli et réservé pour séduire complètement.
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Norman06 29 avril 2009
Comme une étoile dans la nuit - La critique
Le cinéma de René Féret est toujours une bouffée d’air frais, qu’il décrive le cas d’un transexuel au XIXe siècle dans Mystère Alexina, l’initiation amoureuse dans L’Enfant du pays ou cette histoire de maladie mortelle frappant un jeune couple. C’est l’histoire d’un amour plus fort que la mort ; tout est délicatesse et le cinéaste évite tout pathos.
Claude Rieffel 20 novembre 2011
Comme une étoile dans la nuit - La critique
Avec l’audace tranquille et l’espèce de naïveté totalement assumée qui fait le prix de toute son oeuvre Féret affronte sans détours ou afféteries un sujet redoutable mais évite le pathos et l’hystérie, axant plutôt le film sur les efforts du jeune couple pour résister à la pitié envahissante d’un entourage qui ne sait comment réagir face à l’inacceptable. Le cinéaste trouve lui la juste distance. L’émotion qu’il parvient à créer n’en est que plus profonde.