Big city
Le 3 août 2009
Cinquante ans après le film de Truffaut, Shane Meadows nous présente sa version des Quatre cents coups. La tendresse et le réalisme du cinéaste anglais donne une belle force émotive à Somers town et rend grâce à l’œuvre du cinéaste français.
- Réalisateur : Shane Meadows
- Acteurs : Kate Dickie, Thomas Turgoose, Perry Benson, Ireneusz Czop, Piotr Jagiello, Elisa Lasowski
- Genre : Comédie, Drame
- Date de sortie : 29 juillet 2009
– Durée : 1h11mn
Cinquante ans après le film de Truffaut, Shane Meadows nous présente sa version des Quatre cents coups. La tendresse et le réalisme du cinéaste anglais donne une belle force émotive à Somers town et rend grâce à l’œuvre du cinéaste français.
L’argument : Tout juste sorti de son foyer d’accueil, Tommo, 16 ans, fuit les Midlands pour se rendre à Londres. Marek, lui, vit avec son père, un ouvrier du bâtiment polonais porté sur la bouteille. Timide et sensible, le jeune Marek est passionné de photo et se sent mal à l’aise dans l’univers de son père. La rencontre inopinée de ces deux garçons un peu paumés dans le quartier de Somers Town à Londres les conduira à former une drôle d’alliance.
Notre avis : En cette année de célébration des cinquante ans de la Nouvelle Vague, Antoine Doinel a trouvé un héritier. A l’image du célèbre héros de François Truffaut, Tommo ère et fait les « quatre cent coups » en compagnie de son meilleur ami de fortune, Marek. Nous ne sommes plus à Paris, mais à Londres, un demi-siècle s’est écoulé, mais les préoccupations du jeune garçon en quête de repères et d’attention sont semblables. Les parents dépassés sont absents et ne savent pas trouver leur place dans la vie de leurs enfants qui évoluent et font leurs expériences seuls.
- © Ad Vitam
Dans le même esprit que celui du « jeune turc » des Cahiers du Cinéma, Shane Meadows s’attache à montrer la difficile réalité d’adolescents livrés à eux-mêmes dans un monde où leur existence est friable. Les deux compères de son cinquième long-métrage vivent en vase clos, dans un univers peuplé de rêves et d’espoirs. Les petits bonhommes ne sont ni malheureux ni les victimes impuissantes d’une violence sociale qui les dépassent. Ils tombent bien souvent, confrontés au monde extérieur qui leur semblent, du haut de leurs quinze ans, insurmontable et cruel. Rien ne réussit cependant à les faire redescendre de leur nuage : leur naïveté les préservent de la délinquance et des désillusions blessantes. Le cinéaste contemple avec tendresse ses jeunes héros qu’il filme à leur hauteur ; Somers town est une œuvre sur l’enfance, à travers les yeux des premiers concernés. Le point de vue n’est pas biaisé par des considérations d’adulte et des contre-plongées insistantes. Bien au contraire, un long plan large montre les deux amis postés sur une terrasse devant un ciel qui s’étire à l’infini et face à la gare qui les emmènera au-delà des frontières de leur quartier : l’avenir leur appartient.
- © Ad Vitam
Shane Meadows réussit à montrer des enfants à l’abandon dans un univers précaire sans s’apitoyer sur leurs conditions de vie ; la poésie se trouve précisément dans la candeur de ces héros courageux. Après This is England, le cinéaste retrouve Thomas Turgoose qui interprète finalement le même personnage : Somers town commence là où le précédent film du cinéaste s’arrête. On peut alors légitimement espérer une réitération de leur collaboration, à l’image de celle qui lia François Truffaut à Jean-Pierre Léaud. La présence et la force émotive du jeune Turgoose donnent corps aux sujets réalistes du réalisateur anglais et l’on sort conquis par cette association à suivre.
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Norman06 12 septembre 2009
Somers town - La critique
Attachante chronique sociale, sobre, et sans fioritures. Le jeune acteur anglais est formidable, le plan séquence entre le père et le fils polonais dénote un sens du cadrage et le (faux) happy end en couleurs s’avère singulier. Reste qu’après Loach, Frears, Leigh et Andrea Arnold, le récit sent un brin le réchauffé.