L’histoire de Liam
Le 10 décembre 2002
Ken Loach ajoute le portrait de Liam, ou l’histoire d’une ascension aussi irrésistible que destructrice, à ses chroniques d’une Angleterre prolétaire exclue du progrès social. Efficace et touchant.
- Réalisateur : Ken Loach
- Acteurs : Martin Compston, William Ruane, Michelle Coulter, Annmarie Fulton, Gary McCormack
- Genre : Comédie dramatique, Drame social
- Nationalité : Britannique, Espagnol, Allemand
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Editeur vidéo : M6 Vidéo
- Durée : 1h46mn
- Date télé : 26 octobre 2016 20:55
- Chaîne : Arte
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 11 décembre 2002
- Festival : Festival de Cannes 2002
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Résumé : Dans quelques jours, Liam aura seize ans. Jean, sa mère qui est en prison, doit être libérée à temps pour l’anniversaire de son fils. Liam rêve d’une famille comme il n’en a jamais eue et redoute l’influence de son grand-père, comme celle de Stan, le compagnon de Jean. Il veut un foyer, un endroit sûr pour sa mère, sa sœur Chantelle et lui-même. Encore faut-il trouver de l’argent et, pour un adolescent sans le sou, ce n’est pas une mince affaire. Avec ses amis, Liam monte quelques combines, mais les ennuis ne vont pas tarder à commencer...
Critique : Liam va bientôt fêter ses seize ans, et par chance, sa mère doit sortir de prison la veille de son anniversaire. D’ici là, Liam s’est mis en tête de réunir assez d’argent pour lui offrir une nouvelle vie, loin de Stan, son compagnon, un dealer médiocre et violent. Avec son copain Pinball, Liam commence par vendre des cigarettes au marché noir, mais comme ça ne rapporte pas assez, les deux amis volent la came de Stan pour la revendre eux-mêmes. Liam montre une certaine aptitude dans ce business et se fait recruter par un caïd de la drogue.
De l’aveu même du scénariste Paul Laverty, Sweet Sixteen fait pendant à My Name Is Joe. L’idée du personnage principal, Liam (Martin Compston), est née à ce moment-là. On retrouve d’ailleurs beaucoup de thèmes communs aux deux films : la drogue, le désir de faire plaisir à une femme aimée, le dilemme moral. Mais le nouveau Ken Loach s’intéresse cette fois à un personnage sensiblement plus jeune.
L’histoire, tournée en Écosse, se déroule dans le contexte cher au réalisateur. Liam vit dans une famille déchirée, traîne de squat en appartement modeste et arpente les rues d’une ville désespérément sinistre sous un ciel perpétuellement gris. Chez lui, une féroce volonté de s’en sortir a pris le dessus sur toute autre considération morale.
Sweet Sixteen nous raconte l’ascension d’un gamin qui n’a d’autre rêve que de combler sa mère toxicomane, Jean, qu’il idéalise avec la ferveur d’un enfant privé d’amour. Naïvement, Liam croit pouvoir acheter le bonheur d’une vie familiale. Persuadé que l’argent peut tout, il est prêt à faire n’importe quoi pour s’enrichir.
De petits délits en véritables crimes, Liam se retrouve vite engagé dans une spirale infernale, qui exhale d’abord comme un parfum de réussite. Si le film connaît par la suite une légère baisse de régime, cet engrenage inexorable se construit d’une manière très intense (c’est sans doute ce qui a valu à Sweet Sixteen le prix du scénario au Festival de Cannes). Tout semble facile pour Liam : il engrange rapidement beaucoup d’argent et devient même un dealer respecté. Mais il ne se rend pas compte qu’il est en train de tout perdre. En même temps qu’il accumule les signes extérieurs de richesses, Liam se laisse aller à une violence toujours plus enragée. Ses seize ans ne seront pas si tendres.
Sweet Sixteen s’inscrit dans la galerie de portraits des exclus du système libéral esquissés par Ken Loach. Loin du lyrisme de Raining Stones, il n’en est pas moins touchant, et l’histoire, profondément humaine, sonne toujours juste.
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