La Palme d’or idéale
Le 10 février 2022
Ce récit d’un vieil homme et d’un enfant, ovationné à Cannes, marque le grand retour d’Aki Kaurismäki. Il s’agit d’un modèle de cinéma humaniste et poétique.
- Réalisateur : Aki Kaurismäki
- Acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Jean-Pierre Léaud, Kati Outinen, André Wilms, Pierre Étaix, Évelyne Didi, Elina Salo, Umbañ U Kset
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Finlandais
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 29 mars 2017 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 21 décembre 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011
Résumé : Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire....
Critique : Prix FIPRESCI de la critique internationale et mention du Prix œcuménique, Le Havre, ovationné par un public et une presse unanimes, était, avec La peau que j’habite, le favori pour la Palme d’or, face à au controversé The Tree of life. Robert De Niro et ses jurés en décidèrent autrement... On y retrouve le petit monde d’Aki Kaurismäki, composé de marginaux délurés, clochards rêveurs, petits commerçants issus d’une autre époque, et transplanté ici dans un univers hexagonal qui ne nuit en rien, au contraire, à son authenticité. Le passage de Helsinki au Havre ne saurait constituer un dépaysement pour le cinéaste, à qui le décor portuaire est prétexte à un message humaniste sur l’ouverture aux autres.
- Copyright Pyramide Distribution
Ces boulangers, cireurs de chaussure et policiers pointilleux, loin de représenter le repli identitaire d’un univers étriqué, incarnent jusqu’au bout la solidarité communautaire et la résistance citoyenne face aux exclusions xénophobes : il faut voir André Wilms (qui n’aurait pas volé un Prix d’interprétation masculine) se faire passer pour l’oncle du petit Africain, et alléguant devant le scepticisme d’un policier : « Je suis l’albinos de la famille »... Grand moment d’absurde burlesque et de grandeur humaine. L’organisation d’un concert de soutien avec le rockeur Little Bob est un autre passage du film montrant l’aptitude de Kaurismäki à croiser les genres et passer avec aisance de la légèreté à la tonalité dramatique.
- Copyright Pyramide Distribution
Comme L’homme sans passé (Grand Prix du Jury en 2002) et Les lumières du faubourg, Le Havre est composé de ces petits riens qui nous mettent en extase durant toute la projection, depuis ces références à tout un cinéma adoré par l’auteur (les présences de Pierre Etaix et Jean-Pierre Léaud), jusqu’à ces plans lumineux (le regard de Darroussin vers la cale d’une péniche) qui suscitent un frisson réel et magique. En fait, Kaurismäki joue sur deux tableaux qu’il maîtrise à merveille. D’un côté, il ancre son œuvre dans une poésie à la Tati (on songe à Mon oncle), nourrie de l’observation des petits gestes quotidiens ; de l’autre, il s’intronise grand cinéaste social, prônant le métissage culturel et la défense des opprimés : il est d’ailleurs significatif que Le Havre soit, avec Welcome, l’un des rares films français de ces dernières années à aborder le thème de l’immigration clandestine et de son rapport aux autochtones. « Je n’ai pas de réponse à ce problème, mais il m’a paru important d’aborder ce sujet dans un film qui, à tous égards, est irréaliste ». Le résultat à est la hauteur des ambitions de Kaurismäki qui réalise peut-être son chef-d’œuvre.
– Festival de Cannes 2011 : Prix FIPRESCI - Prix du Jury œcuménique
– Prix Louis Delluc 2011
– Jussi Awards 2012 : Meilleur film - Meilleur réalisateur - Meilleure actrice dans un second rôle pour Elina Salo - Meilleur scénario - Meilleure photo - Meilleur montage
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roger w 25 décembre 2011
Le Havre - Aki Kaurismäki - critique
Aki Kaurismaki filme en France et rend hommage au cinéma de notre pays à travers des personnages typiques du cinéma de Marcel Carné, tous incarnés par les acteurs qui récitent leur texte comme au temps de la nouvelle vague (la présence de Jean-Pierre Léaud n’est pas un hasard). Le film n’est finalement rien d’autre qu’un conte qui en profite toutefois pour évoquer un thème d’actualité (l’immigration et les politiques sécuritaires). L’ensemble est furieusement décalé, très esthétisant et ressemble presque à La Fée, film belge burlesque vu dernièrement.
birulune 2 décembre 2016
Le Havre - Aki Kaurismäki - critique
Du Gordon-Romy où les histoires d’amour et la FÉErie passent au second plan : Film au sujet sensible et hasardeux ( peut-on vraiment accepté tout les petits noirs mignons comme des choux dans la ville poubelle du Havre ?) il pose l’éternelle question de l’acceptation de l’étranger dans nos contrées. On dirait du Kitano sans la violence : Tout s’y déroule tellement doucement et avec une suavité ! Les personnages sont habités par leur rôle car ils sont leur rôle à part le trio de tête Wilms-Daroussin-jeune renoi immigré clandestinement mignon comme un chou, va pour l’esprit bontempi du film où personne ne joue juste et va pour l’image du film qui transporte la ville du Havre dans une France des années cinquante avec ses D.S et ses canapés rétros on adore, mais la quête d’identité du jeune gamin au sens strictement civil et bureautique est franchement lancinante et douloureuse, Wilms s’évertue a faire revivre des idées éteintes dans nos coeurs depuis belle lurette quand on voit que la Maréchal a son siège dans l’hémicycle .
Des Champs-Barrets au quai de la maison de l’armateur on reconnait les quartiers de cette belle ville traumatisée qu’est Le Havre ( les anglais l’ont pilonnée de bombes alors que les chleuhs se planquaient il reste rien a part les quartiers justement illustrés dans le film !!) et on suit avec amour l’histoire d’amitié père-fils entre Wilms et le jeune gamin noir immigré mignon comme un chou. La copine de Kaurismaki joue la femme de Wilms avec une candeur phénoménale de même que notre rockeur du coin Little Bob ( qui ressemble de plus en plus a une vieille femme avec sa permanente cendrée, mais quel coffre ce Bob !) et Daroussin assure en Maigret de l’immigration coincé dans son pare-dessus droit comme la loi et le code civil réunis
math 9 novembre 2017
Le Havre - Aki Kaurismäki - critique
Critique rédigée du film Le Havre
J’ai aimé la thématique du film, qui est un appel, pour aider les migrants, en les logeant chez nous.
J’ai aimé ce film car le rythme du film est lent, donc j’ai pu analysé a peu près chaque image du film.
J’ai aussi aimé le jeu des acteurs, en particulier leurs dictions et leur jeu de physionomie.
Je trouve que la musique de fond est adapté à la thématique du film.
La qualité de l’image est bonne. Les couleurs sont adaptées au film.
J’ai aussi aimé le scénario. Il est adapté à la thématique du film.
Les décors sont adaptées au film.
En revanche, j’ai moins aimé la cohérence des acteurs entre les paroles et l’expressivité. Même si c’est un choix du réalisateur, j’aurais préféré que les acteurs fassent comme un film, et non comme une pièce de théâtre.