Mouret nous narre trop d’amourettes et s’égare
Le 2 avril 2014
En entremêlant plusieurs histoires d’amour, Emmanuel Mouret gâche le plaisir du spectateur. Il aurait gagné nos cœurs en s’attardant davantage sur le magnifique duo formé par François Cluzet et Frédérique Bel.
- Réalisateur : Emmanuel Mouret
- Acteurs : Judith Godrèche, François Cluzet , Julie Depardieu, Frédérique Bel
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Français
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 23 novembre 2011
- Festival : FIFF 2011
En entremêlant plusieurs histoires d’amour, Emmanuel Mouret gâche le plaisir du spectateur. Il aurait gagné nos cœurs en s’attardant davantage sur le magnifique duo formé par François Cluzet et Frédérique Bel.
L’argument : Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus...
Notre avis : Adulé à raison par l’intelligentsia parisienne, Emmanuel Mouret se profile comme le plus Parigot des Marseillais. Cette fois-ci, l’acteur-réalisateur délaisse pour notre plus grand malheur son personnage gauche et timide en matière de séduction, malgré une courte apparition, pour diriger un film choral au casting particulièrement attrayant. Entre les nouveaux venus, parmi lesquels figurent François Cluzet et Julie Depardieu, et les habituées que sont Frédérique Bel et Judith Godrèche, c’est la voix off de Philippe Torreton qui guide le spectateur à travers une galerie de protagonistes mus par des histoires de cœur librement inspirées du poète latin Ovide.
La "touche Mouret", totalement irrésistible et burlesque dans Un baiser s’il vous plaît et Fais-moi plaisir !, fait place à un chassé-croisé des sentiments fortement influencé par Guitry, Rohmer et Woody Allen. Avec L’art d’aimer, Mouret revient au cinéma de ses débuts, celui de Changement d’adresse qui se veut plus littéraire, plus bavard, plus intellectuel, en un mot, plus pompeux.
Chaque segment du marivaudage est ponctué d’un intertitre dont le premier débute par "il n’y a pas d’amour sans musique"... Pour illustrer ce sujet aussi vaste et complexe que l’amour, il opte donc pour le film à sketches, bien que certaines saynètes s’alternent et se recoupent grâce à des intervenants communs, et ceci en réponse à la multitude de possibilités d’assouvir ses fantasmes sexuels allant à l’encontre de la morale bien-pensante.
À l’arrivée, l’ensemble se révèle bancal et tend davantage vers l’exercice de style, trop superficiel dans sa façon de théoriser les jeux de l’amour et du hasard, qui joue sur l’art de maîtriser le verbe en préférant tout axer sur la suggestion plutôt que sur l’exhibition de ce plaisir qu’on dit charnel. De ce patchwork de tranches de vie baignant dans un microcosme bobo parisien, l’unique étincelle de joie jaillit lors des quelques scènes d’anthologie mais succinctes entre Frédérique Bel et François Cluzet. Un bien maigre lot de consolation.
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Frédéric Mignard 4 décembre 2011
L’art d’aimer - la critique
Pas le meilleur d’Emmanuel Mouret, c’est sûr, mais les dialogues sont souvent délicieux et les acteurs généreusement décalés. La palme revient à Frédérique Bel, qui s’offre totalement aux délires verbaux de l’auteur.
roger w 11 décembre 2011
L’art d’aimer - la critique
Malgré un manque total d’unité, le nouveau film d’Emmanuel Mouret garde un ton plutôt savoureux grâce à des dialogues particulièrement bien écrits et d’excellentes idées. Par contre, il est vrai que le cinéaste n’a pas su lier toutes les parties de ce qui ressemble plus à une collection de courts-métrages qu’à un long.