Dragon rouge - La critique

Un prologue moins grotesque que Hannibal mais beaucoup moins bon que Le silence des agneaux.

L’argument : Trois ans après avoir arrêté le docteur Hannibal Lecter, Will Graham vit paisiblement avec sa femme et son fils en Floride. Les blessures physiques que lui a infligées ce dangereux criminel ont disparu, mais il garde encore quelques séquelles psychologiques de sa rencontre avec lui. Cette mauvaise expérience l’a amené à se retirer du FBI.
Un jour, son ancien patron vient lui rendre visite. Il a besoin de son aide pour traquer un tueur en série connu sous le nom de "la petite souris". Ce dernier a déjà massacré deux familles durant des nuits de pleine lune. Le FBI ne dispose que de quelques jours avant qu’il ne frappe à nouveau. Will ne se sent pas prêt à reprendre du service, mais a-t-il réellement le choix ?
Afin de comprendre les motivations de ce tueur, il se voit contraint de demander l’aide du docteur Lecter, qui se trouve au centre de détention psychiatrique de Baltimore.

Notre avis : Pour ceux qui n’ont pas suivi, Dragon rouge est le premier volet des aventures d’Hannibal Lecter. Ecrit par Thomas Harris, ce livre avait déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma par Michael Mann sous le titre de Sixième Sens (Manhunter en VO). On y découvre comment Hannibal le cannibale se fait appréhender par Will Graham, un super profiler du FBI aussi cinglé que les tueurs en série qu’il traque. On découvre aussi le fameux Dragon rouge, autiste bodybuildé qui décime des familles entières les soirs de pleine lune. Schéma identique au Silence des agneaux, Will Graham requiert l’aide d’Hannibal pour stopper le Dragon Rouge...
Ce film n’est ni plus ni moins qu’une immense erreur de casting. Brett Ratner, responsable des deux Rush Hour, ne parvient jamais à installer l’ambiance adéquate à ce genre cinématographique. Il filme trop proprement ses protagonistes pour vraiment susciter inquiétude. Même les délires du Dragon paraissent fades en comparaison de ceux du Buffalo Bill dans Le Silence des agneaux. Ici, rien ne suinte le sordide ou la peur, rien n’est poisseux ou angoissant. Dragon rouge est lisse, conventionnel au même titre que la plupart des productions hollywoodiennes. Le silence des agneaux avait coûté 20 millions de dollars, Dragon rouge 90 millions ; on imagine aisément les contraintes artistiques à respecter pour le brave Ratner.
Pour en revenir à cette histoire d’erreur de casting, il n’y pas un acteur pour en rattraper un autre. Le vieux Hopkins cachetonne odieusement. A ce propos, il est impossible de regarder cette trilogie dans son ordre chronologique ; Anthony Hopkins ressemble à un grabataire dans Dragon rouge par rapport au Silence. Bref, il n’abuse pas de son talent mais un peu de notre patience. D’ailleurs, Edward Norton a dû le sentir car il n’a jamais été aussi mauvais. Inexpressif au possible, il déambule au gré des scènes sans réelle conviction. Enfin, la palme revient à ce pauvre Ralph Fiennes, ahuri parmi les incapables qui a dû se demander tout au long du tournage ce qu’il faisait là. Bref, il est aussi effrayant qu’un Razmoket.
Reste dans cette édition collector les suppléments. Il faut bien admettre qu’ils valent le détour, notamment le journal de bord du réalisateur. Brett Ratner a supporté pendant un an la présence d’un caméraman collé à ses basques. Il en ressort des scènes assez savoureuses comme les blagues d’Edward Norton, la présence de Michael Jackson sur le plateau ou encore la mégalomanie du producteur Dino de Laurentiis. Après avoir dégoté la grande bâtisse du Dragon rouge (une maison du XVIIIe siècle), il propose avec son sans-gêne légendaire une grosse somme d’argent pour la détruire complètement. Regard effaré des propriétaires. Un petit sujet sur les effets visuels vous laissera aussi rêveur concernant les manipulations des images. Le reste comme le making of est conventionnel à l’image du film.

Le DVD

– Edition 2 DVD
– Format cinémascope 2.35
16/9 anamorphique compatible 4/3
– Chapitré
– Couleur
– Audio français, anglais, Dolby Digital 5.1, DTS français 5.1
– Interdit aux moins de 16 ans