Le 9 mars 2016
Avec Brooklyn, John Crowley ne nous déçoit pas mais ne nous surprend pas non plus. Sa plongée dans les années 50 n’en demeure pas moins touchante et visuellement très réussie
- Réalisateur : John Crowley
- Acteurs : Emory Cohen, Saoirse Ronan, Domhnall Gleeson
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Britannique, Irlandais, Canadien
- Durée : 1h51mn
- Date de sortie : 9 mars 2016
- Festival : BAFTA, Festival de Cannes 2014, Les Oscars 2016
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Avec Brooklyn, John Crowley ne nous déçoit pas mais ne nous surprend pas non plus. Sa plongée dans les années 50 n’en demeure pas moins touchante et visuellement très réussie.
L’argument : Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New-York en espérant y trouver du travail. Employée dans un grand magasin, elle prend parallèlement des cours de comptabilité. Elle s’éprend d’un plombier italien, qu’elle épouse en secret. De retour dans son pays d’origine à l’occasion de l’enterrement de sa sœur, elle se retrouve à l’heure des choix : quelle vie veut-elle mener ?
Notre avis : En 2009, on découvrait John Crowley, avec Boy A, film intimiste qui avait su séduire dans de nombreux festivals ; en 2014, il nous surprenait avec Closed circuit, un thriller haletant ; cette année avec Brooklyn, le réalisateur britannique nous prouve définitivement qu’il peut manier tous les genres en s’appuyant sur une mise en scène sobre et réussie et un cinéma classique qui lui tient à cœur. Son dernier long métrage, tout à la fois romance, drame et film d’époque nous plonge sans détour dans les années 50 et l’on s’y laisse prendre rapidement grâce, notamment, à une équipe technique de grande qualité : la photographie dirigée par Yves Bélanger (Wild, Laurence anyways) est particulièrement saisissante et donne au film tout son charme.
- ©Twentieth Century Fox
L’histoire quant à elle, pourrait tout avoir d’une histoire d’amour barbante. C’est celle d’une jeune Irlandaise, Eilis Lacey, qui part aux Etats-Unis pour tenter d’y trouver un avenir meilleur ; après des débuts difficiles, elle rencontre, ô miracle, un bel italien qui lui fait oublier le mal du pays. Mais elle doit rentrer sur le vieux continent et va alors se trouver face à un dilemme déchirant en s’attachant à un jeune Irlandais de bonne famille. En effet ce choix cornélien -dont on devine très rapidement l’issue- pèse dans la narration et donne, au troisième quart du film, une impression de longueur. Mais la force de John Crowley est de réussir à nous faire oublier cette histoire romantique lambda, de s’éloigner des clichés, pour nous concentrer sur des sujets bien plus pertinents et traités avec brio.
- ©Twentieth Century Fox
L’histoire principale, pour nous, est donc celle d’une jeune femme, pleine de rêves, qui va se cogner au choc des cultures et au mal du pays. Il est question d’immigration, d’émancipation et d’adaptation. On suit avec bonheur le parcours initiatique d’Eilis, portée par Saoirse Ronan, très juste. Les scènes, pleines d’humour, avec ses colocataires installées depuis longtemps aux Etats-Unis, font partie des réussites incontestées du film. Au choix amoureux on préférera se concentrer sur un choix entre deux vies, deux communautés que tout oppose : une Irlande aux valeurs très conservatrices ou une Amérique où tout semble possible.
- Des scènes de repas savoureuses
©Twentieth Century Fox
On retiendra de Brooklyn une fresque d’époque touchante et visuellement réussie, qui se savoure aussi grâce à ses personnages attachants. Un casting qui révèle, comme Boy A à son époque, de jeunes talents prometteurs ; nous avons cité Saoirse Ronan mais Emory Cohen, malgré son rôle d’iIalien beaucoup trop gentil, crève l’écran et les seconds rôles, notamment ceux des autres jeunes filles immigrées, apportent une réelle valeur ajoutée. Pluri-nominé aux BAFTA mais aussi présent aux oscars, Brooklyn pourrait bien être la bonne surprise de ce printemps.
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