Woody Allen 2010
Le 2 mars 2014
Avec l’âge, Allen se montre plus sarcastique et cruel envers ses personnages sans se départir de son élégance d’écriture. Jubilatoire !
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Antonio Banderas, Anthony Hopkins, Naomi Watts, Josh Brolin, Gemma Jones
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h38mn
- Titre original : You Will Meet a Tall Dark Stranger
- Date de sortie : 6 octobre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
Résumé : Amour, sexe, rire et trahisons. Les vies de plusieurs personnages dont les passions, ambitions et angoisses auront pour conséquence toutes sortes d’ennuis allant du loufoque au dangereux.
- Copyright Warner Bros. France
Critique : Comment des festivaliers cannois ont-ils pu faire la moue devant ce film jubilatoire, qualifiant de mineure une œuvre tant révélatrice du style et des thèmes alleniens ? Est-ce à dire que la pure comédie n’a plus la cote auprès des aficionados du maître du genre ? Encore que ce dernier opus témoigne d’une jolie cruauté envers ses personnages et d’un cynisme à toute épreuve. À l’instar d’Intérieurs ou Hannah et ses sœurs, nous suivons une famille ébranlée par les doutes, des couples déstabilisés par la tentation de l’infidélité et la quête d’un amour insaisissable : vieux beau sur le retour, dopé au viagra et poursuivi par la peur de dépérir (Anthony Hopkins) ; retraitée dépressive (Gemma Jones), retrouvant le punch sentimental chez une diseuse de bonne aventure ; épouse délaissée (Naomi Watts), flashant sur son séduisant patron (Antonio Banderas) ; écrivain raté (Josh Brolin), tenté par le démon du midi...
- Copyright Warner Bros. France
Il faut souligner ici l’osmose des acteurs avec l’univers du cinéaste, même si l’absence des Diane Keaton ou Mia Farrow des grands jours sera regrettée par certains. Mais la patte d’Allen metteur en scène et scénariste hors pair est bien réelle. Plus de trente ans après Annie Hall, Woody reste imbattable dans cette subtilité à imprimer un tempo haletant au langage, sans céder au « mot d’auteur » gratuit, mais réussissant à placer le dialogue au cœur du dispositif filmique, suivant la trace des Guitry, Pagnol, Rohmer et autres Mankiewicz. Et rarement depuis La rose poupre du Caire sa caméra n’avait traqué avec autant de sensibilité et amertume le visage de femmes illusionnées par l’espoir de lendemains radieux. Signalons enfin que Woody Allen se meut dans l’univers londonien avec autant d’aisance qu’à Manhattan, et continue de peupler ses récits de galeristes dandys, pétasses grandioses et artistes plus ou moins fauchés, se déplaçant de ruelles bourgeoises en restos branchés avec le même détachement singulier. Rien que pour ce décor familier, les fans du réalisateur ne seront pas dépaysés.
– ALMA Awards 2011 : Meilleur acteur pour Antonio Banderas
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roger w 10 octobre 2010
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu - la critique
Jouant sur du velours, Woody Allen tisse une nouvelle variation des sentiments où l’on se sent bien. On peut juste lui reprocher une fin expéditive et frustrante, ainsi qu’un certain manque d’originalité puisque tous les personnages et les thèmes entrevus ici ont déjà mainte et mainte fois été traités par l’auteur. Les acteurs sont bien sûr excellents.
Frédéric Mignard 1er novembre 2010
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu - la critique
Excellente surprise, lumineux et perspicace sur la nature humaine. Je souscris à 100% à la critique de Gérard !