Amours erratiques
Le 18 avril 2007
Une chronique inégale mais ambitieuse, qui distille par intermittences une vraie et irrépressible mélancolie.
- Réalisateur : Lou Ye
- Acteurs : Hao Lei / Hǎo Lěi, Guo Xiaodong, Lei Hao
- Genre : Drame
- Nationalité : Chinois
- Date de sortie : 18 avril 2007
- Festival : Festival de Cannes 2006, Sélection officielle Cannes 2006
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– Durée : 2h20mn
– Titre original : Summer palace
Une chronique inégale mais ambitieuse, qui distille par intermittences une vraie et irrépressible mélancolie.
L’argument : Dans les années 90, des étudiants chinois apprennent la liberté et l’ouverture au monde.
Notre avis : S’il n’est pas exempt de défauts, l’ensemble arbore une vraie radicalité dans sa propension à ne pas céder au désir des impatients et ses partis pris formels qui alternent plans-séquences et scènes lapidaires correspondant le plus généralement à des ellipses temporelles. C’est un écho à la narration très ambitieuse où des personnages se croisent et se perdent pour mieux se retrouver. Les quelques errements sentent le vécu. Les personnages ados (puis adulescents) en proie à un vrai mal-être n’arrivent pas à mettre des mots sur les émotions qu’ils ressentent. Les acteurs reflètent tous les états intermittents de leurs personnages et retranscrivent par la grâce d’une bande-son élégamment étudiée les charivaris intérieurs (regards subrepticement échangés qui en disent long, gestes maladroits, mots sur lesquels on achoppe...). De ce point de vue, le film fonctionne parce qu’il distille une sourde, tenace et irrépressible mélancolie qui presse des âmes tristes.
Seulement, si l’idée de faire un film qui s’étale sur différentes époques n’est pas inintéressante et confère une densité et une émotion inattendues à l’intrigue, le résultat n’évite pas toujours les lieux communs de la chronique dans laquelle nous nous sommes tant aimés et où des personnages de rien croisent la grande histoire. Lou Ye parcourt les étapes obligatoires avec plus ou moins d’inspiration en prenant néanmoins le soin de filmer toutes les blessures intérieurs de personnages qui ne se remettent pas d’échecs affectifs (contrairement aux idées reçues, ce qui ne tue pas ne rend pas forcément plus fort). Certaines scènes renvoient au vécu du spectateur et éveillent en lui des sensations qui n’attendaient que ça. L’atout le plus sûr d’Une jeunesse chinoise réside assurément dans son texte beau et fort, dans ses phrases qui sonnent juste sur le sens de la vie et de l’amour, et dans son regard acerbe sur l’histoire de son pays (et des autres). De plus, You Le filme le sexe avec une vitalité et une sensualité qui détonnent dans le cinéma du cru.
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