Un grand gadin
Le 24 février 2008
Une comédie consternante orchestrée avec désinvolture par un Ridley Scott qui cachetonne. Au secours !
- Réalisateur : Ridley Scott
- Acteurs : Marion Cotillard, Russell Crowe, Albert Finney, Valeria Bruni Tedeschi, Freddie Highmore, Didier Bourdon
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 3 janvier 2007
– Durée : 1h58mn
– Titre original : A good year
Une comédie consternante orchestrée avec désinvolture par un Ridley Scott qui cachetonne. Au secours !
L’argument : Max Skinner, un banquier d’affaires anglais, hérite du vignoble provençal où il passait autrefois ses vacances d’été aux côtés de son oncle. Il y retrouve Francis Duflot, le vigneron qu’il a connu enfant et qui veille depuis trente ans sur les cépages.
Alors qu’il prend possession de ses terres, Max apprend qu’il est suspendu suite à une de ses transactions douteuses. Il se résout à s’installer quelque temps dans la propriété. Sachant qu’un château et un vignoble peuvent valoir plusieurs millions de dollars si le vin est bon, il envisage de vendre. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : le domaine ne produit qu’une horrible piquette.
Max commence peu à peu à goûter la douceur de la vie provençale, mais une jeune Californienne, Christie Roberts, débarque soudain et prétend qu’elle est la fille illégitime de l’oncle décédé, ce qui pourrait faire d’elle l’héritière du domaine...
Notre avis : On ne comprend pas bien ce qui a pu intéresser Ridley Scott dans cette adaptation du roman viticole de Peter Maye. Moyen d’affirmer sa singularité ? Envie de changer de registre après son dernier Kingdom of heaven ? Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un mauvais choix : avec Une grande année, Ridley Scott a fait n’importe quoi. Si on lui sait gré de nous éviter les petits déjeuners sur fond de Patrick Fiori, il n’évite pas les circonvolutions automobiles d’un Russell Crowe au volant de sa Smart avec du Alizée dans l’autoradio. Tendance du moment : mettre des acteurs français dans de grosses productions américaines (cf. Munich et Da Vinci code). N’échappant pas à la règle, Ridley Scott convie Marion Cotillard, Didier Bourdon Valeria Bruni-Tedeschi et Isabelle Candelier à venir faire les guignols hystériques et, porté par la désinvolture, œuvre dans l’humour avec une bonne louche de running-gags patauds (le réveil avec les scorpions, ha, ha).
Le film commence comme un spot publicitaire où un papi (Albert Finney) inculque de belles notions existentielles à son petit-fils (Freddie Highmore). Les années ont passé : le gentil gamin est devenu un adulte con (Russell Crowe) qui, en retournant sur les lieux de son enfance, retrouve tout ce qu’il avait perdu. La morale Herta (ne passons pas à côté des choses simples) coule dans le plomb tout espoir de cinéma. En opposant les couleurs froides (la grisaille londonienne avec les boursiers matérialistes aux dents d’acier) et chaudes (la province française ensoleillée avec les paysans péquenots et un peu radins), Scott ne cherche qu’à faire rire les Américains en confrontant les Français aux Anglais à travers des vannes qui ont pour dénominateur commun le même simplisme (il ne manque plus que le cliché du Français avec la baguette de pain sous le bras pour que le portrait soit complet). Une parenthèse amoureuse entre le protagoniste et une jeune provinciale (Marion Cotillard, condamnée à jouer la potiche mal lunée qu’on envoie dans le décor et qui tombe des nues lorsque celui qui la séduit l’aide à porter des plats au restaurant - quel courage !) est impossible. Quand elle l’envoie bouler, elle lui conseille d’aller dans un fish and chips ou un McDo (attends, la France est le pays de la grande cuisine). Quand ils vont au restaurant, attention, ils sont assis pile en face d’un cinéma en plein air qui passe de vieux classiques du cinéma français (plus romantique et suranné, tu meurs).
On sait Scott friand du cinéma de Truffaut et de la Nouvelle Vague mais pousser l’admiration à ce point devient limite gênant. Entre les personnages, il ne naît aucune ambiguïté et aucune conviction chez les acteurs qui au mieux font papier peint, au pire ne font rien. Si vous aimez Ridley Scott et plus globalement le cinéma, ne l’encouragez pas sur cette voie.
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minime 21 avril 2007
Une grande année
« queen »
En regardant « Une grande année », on pense à « Sideways ». Du vin, de l’amour... et puis pas grand-chose. Tout ce que Payne avait réussi, Scott le rate dans cette caricature grotesque.
Russell Crowe, qui a avoué que sa motivation à faire ce film était plus liée au vin qu’au rôle, joue sans conviction
Marion Cotillard ressemble à Audrey Tautou dans « Da Vinci Code » avec son air de se demander ce qu’elle fout dans cette galère.
Les seconds rôles ne sauvent pas un film ni fait ni à faire qui restera une énigme à mes yeux. Mais pourquoi ? Pourquoi Ridley ?
La dream team de « Gladiator » tombe de haut. Une toute petite année, vraiment.