Le 23 juin 2020
Un jeune garçon, en vacances sur une île, tombe amoureux d’une femme mariée. Robert Mulligan réussit le pari risqué de décrire les premiers émois amoureux d’un adolescent. Le prototype du film romantique sur cet âge.
- Réalisateur : Robert Mulligan
- Acteurs : Gary Grimes, Jennifer O’Neill, Jerry Houser, Oliver Conant
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h43mn
- Box-office : 1.490.718 France / 368.399 entrées Paris Périphérie
- Titre original : Summer of 42
- Date de sortie : 16 juin 1971
Résumé : La voix off d’un homme adulte (Hermie) se remémore un été de sa jeunesse : 1942, dans l’île de Nantucket au large du Massachusetts, trois adolescents, Hermie (Gary Grimes), Oscy (Jerru Hauser) et Benjie (Oliver Conant) qui accompagnent leurs familles, trompent leur ennui en sillonnant la plage, tout en rêvant de filles sans rien en connaître. Hermie fantasme sur une jeune femme mariée, Dorothy (Jennifer O’Neal) qui habite dans une maison isolée face à une plage. Un jour, le mari de Dorothy, en uniforme, reprend le bateau pour rejoindre son régiment.
Critique : C’est un film très délicat et plutôt juste sur l’adolescence de garçons qui, pendant les vacances, passent des journées sans fin à traîner et à essayer de comprendre comment on séduit les filles. Il n’y en a pas beaucoup sur l’île, alors on se débarrasse de son ennui en fantasmant sur la chose. Hermie, un peu plus romantique que ses deux copains, s’est entiché de cette belle jeune épouse qu’il observe de loin. Peu de temps après que son mari est parti, il va se retrouver nez à nez avec elle, et avoir l’occasion de lui porter ses courses.
Le sujet aurait pu engendrer une histoire un peu glauque sur la première histoire d’amour d’un adolescent avec une femme adulte. Ici, Robert Mulligan réussit à en faire un film sur la nostalgie d’une jeunesse perdue, et finalement du passage d’un individu de l’enfance à l’âge adulte.
La scène cruciale entre Dorothy et Hermie, qui aurait pu verser dans un voyeurisme malvenu, s’avère une leçon de délicatesse, principalement parce qu’elle totalement muette.
La lumière un peu diaphane de Robert Surstess et surtout la musique de Michel Legrand, au thème romantique immédiatement reconnaissable, ont grandement participé à la réussite de cette œuvre délicate. Les deux furent nommés aux Oscars, mais seul Michel Legrand décrocha la statuette.
Jennifer O’Neal se sort très bien de ce rôle sur le fil, et Gary Grimes, doux et timide, ainsi que Jerry Hauser, en fonceur maladroit, sont très justes dans la représentation de l’adolescence et de ses affres.
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JIPI 11 mai 2012
Un été 42 - Robert Mulligan - critique
« Aucun des êtres que j’ai connu n’a autant fait pour me rendre plus sur de moi et plus incertain en me persuadant de mon importance et de mon insignifiance. »
Merveilleusement nostalgique un été 42 repositionne le temps d’un souvenir un adulte sur son adolescence en lui restaurant le parfum de la plus belle aventure amoureuse de son existence.
L’éveil contemplatif d’un rêveur sensible et voyeuriste à s’affirmer en découvrant et réalisant sur le terrain après une consultation attentive sur papier l’unique thème de conversation que l’on peut avoir à la puberté, l’amour et surtout disposer des ingrédients appropriés pour qu’une première expérience s’installe à jamais dans un esprit voué au changement.
La chance inouïe de ne pas bâcler sa première fois en ayant le privilège de serrer dans ses bras une femme magnifique légèrement allumeuse disponible temporairement suite à des circonstances dramatiques.
Chaque homme reverra dans ses images douces et initiatrices ses premiers troubles d’adolescent amoureux à travers celle que l’on scrute comme un forcené que l’on anime de son imagination puis que l’on possède dans une sensibilité éthérée en pensant la garder pour toujours.
Une durabilité impossible, un rève que seul le souvenir réanime.
"Je ne devais jamais la revoir ni savoir ce qu’elle est devenu. En ce temps la les jeunes étaient différents. Nous n’étions pas comme ceux d’aujourd’hui. Ils nous fallaient beaucoup plus de temps pour comprendre ce que nous éprouvions. La vie est faite de changements petits ou grands. Pour chaque chose que l’on acquiert on en abandonne une autre."