Raging Ram
Le 20 mars 2014
Grâce à Darren Aronofsky, le catch reçoit ses lettres de noblesse et Mickey Rourke retrouve les siennes. Leurs fans respectifs peuvent souffler...
- Réalisateur : Darren Aronofsky
- Acteurs : Mickey Rourke, Evan Rachel Wood, Marisa Tomei
- Genre : Drame, Action
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 3 décembre 2019 21:00
- Chaîne : L’Equipe
- Date de sortie : 18 février 2009
Grâce à Darren Aronofsky, le catch reçoit ses lettres de noblesse et Mickey Rourke retrouve les siennes. Leurs fans respectifs peuvent souffler...
L’argument : Dans les années 1980, Randy "The Ram" ("Le Bélier") Robinson était une star du catch professionnel, mais il est peu à peu redescendu de son Olympe. Pendant un match sans envergure, il endure une crise cardiaque ; un médecin lui explique qu’un autre combat lui serait fatal. Il décide alors de se ranger définitivement, prend un petit boulot dans la restauration, s’installe avec une strip-teaseuse vieillissante et tente de se lier avec le fils de cette dernière. Mais la perspective d’un dernier affrontement avec son plus grand adversaire, l’Ayatollah, se présente à lui.
Notre avis : Méprisé pour son côté grand-guignolesque ou décrié, à bon escient, pour le dopage qui décime ses rangs, le catch bénéficie néanmoins d’une nouvelle popularité à travers le monde grâce aux diffusions de la WWE, la plus grosse ligue aujourd’hui en activité. S’il se faufile aussi bien sur le ring que dans les coulisses, au point même de prendre de temps en temps des allures de documentaire, The wrestler n’est pas un film sur le catch mais sur le parcours d’une star déchue des années 80. "Plus dure sera la chute" pourrait d’ailleurs être le sous-titre. Le nouveau Aronofsky est au catch ce que Raging bull fut à la boxe. La performance de Mickey Rourke est d’ailleurs comparable à celle de De Niro dans la peau de Jack La Motta, tant sur le plan physique (l’entraînement n’a pas dû être de tout repos) que sur celui de la composition autodestructrice réalisée par les deux stars.
- © Wild Bunch
Le parallèle avec la propre vie de Mickey Rourke est évident, de l’aveu même de l’acteur qui pour cette raison, aurait hésité à s’engager dans l’aventure (au même moment, les producteurs essayaient de leur côté de démarcher Nicolas Cage dans une vaine tentative d’écarter du projet Mickey Rourke, réputé incontrôlable). La vedette et son personnage, qui ont tous deux connu le succès dans les années 80 (L’année du dragon, 9 semaines ½, Angel Heart), ne sont, 20 ans plus tard, plus que des pâles reflets d’eux-mêmes. Mais si, pour Randy, The wrestler pourrait bien marquer le chant du cygne, Mickey Rourke, grâce à ce rôle, renaît tel le phénix de ses cendres.
- © Wild Bunch
De match standard en match hardcore, l’acteur campe un catcheur des plus crédibles, adepte d’une lutte aérienne dont la figure de proue est le saut de l’ange du haut de la troisième corde. Randy Robinson paraît d’ailleurs à ce titre inspiré de la carrière et de la chute du catcheur américain Eddie Guerrero, terrassé par une crise cardiaque en 2005. Rourke habite chaque scène de son personnage de has-been tout au long de sa descente aux enfers.
Malgré la violence du sujet, le film n’est dénué ni d’humour ni de tendresse envers cet homme, malmené par la vie, qui a brûlé la chandelle par les deux bouts. De Randy lui-même, émane un sens prononcé de l’auto-dérision. Vendeur au rayon traiteur d’un supermarché pour arrondir ses fins de mois, le catcheur ressemble ainsi à un éléphant dans un magasin de porcelaine. S’apprêtant plus qu’il ne se prépare avant ses matchs (décoloration, rayons UV, ...), il est avant tout un showman dont le nom de scène tient lieu d’identité à travers toutes les circonstances de la vie, ne serait-ce les plus triviales.
- © Wild Bunch
Ruiné, rejeté par sa famille et incapable de construire une relation stable, le Bélier ne vit que par et pour son public, à qui il s’offrira finalement en sacrifice. Lion d’or au festival de Venise, Golden Globe du meilleur acteur pour Mickey Rourke, The wrestler, le magnifique, risque bien de gagner d’autres combats à l’aube de la cérémonie des Oscars.
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Camille Lugan 23 février 2009
The wrestler - La critique
Aronofsky filme caméra au poing et poing dans la figure du spectateur, et pourtant parvient à faire preuve de finesse et de sensibilité... Un choc de tous les points de vue, à recommander pour ceux qui aiment se voir secoués.
Norman06 29 avril 2009
The wrestler - La critique
Les grands retours d’un cinéaste (Darren Aronofsky) et d’un acteur (Mickey Rourke), que l’on croyait fini depuis longtemps, à l’instar du personnage de ce récit à teneur hautement autobiographique. La mise en scène est classique et davantage épurée que Requiem for a Dream, qui reste un film inégalé ; mais l’ensemble est de haute tenue.