Le 27 octobre 2016
Tirée d’un événement réel, l’idylle d’un homme et d’une femme qui contreviennent aux règles de leur tribu.
- Réalisateurs : Bentley Dean - Martin Butler
- Genre : Romance
- Nationalité : Français
- Durée : 1h44mn
- Date de sortie : 16 novembre 2016
Résumé : Dans l’une des dernières tribus traditionnelles du monde, une jeune fille rompt son mariage arrangé pour s’enfuir avec l’homme qu’elle aime. Les amoureux déclenchent ainsi une guerre qui menace leur clan. Tanna est l’histoire vraie qui bouleversa la vie des habitants d’une petite île du Pacifique et fit réviser la constitution d’un pays.
Notre avis : "Inspiré d’une histoire vraie et interprété par la tribu Yakel", nous indique le prologue du film, tandis que le travelling surplombant de la caméra permet de saisir un village de Vanuatu, cet archipel mélanésien où vit une communauté, en marge de la modernité contemporaine. Ce premier plan dit, en creux, le projet du film : montrer un peuple demeuré proche de la nature, mais avec un oeil ethnocentré qui se repère globalement à travers la mise en scène. La tribu dont il est question et que des touristes visitent depuis des années comme un folklore, respectait une longue tradition de mariages contraints. Une histoire singulière va soudainement briser la coutume séculaire. Les réalisateurs australiens Bentley Dean et Martin Butler se sont emparés de cet événement, l’occasion était trop belle d’en faire un long-métrage.
La jeune Wawa et le frigant Dain s’aiment. Toutefois, ils ne peuvent vivre ensemble parce que la coutume exige que cette femme soit promise au groupe rival des Imedin, dont les hommes ont agressé le chaman des Yakel. Afin de briser le processus de la violence, Wawa sera offerte à un membre du peuple ennemi.
C’est sans compter sur les inexpugnables sentiments des deux personnages qui font litière de la réconciliation tribale. Ils prennent la fuite pour échapper à leur destin, échafaudent des projets de vie dans une mer tropicale, cependant que la caméra tournoie autour d’eux, comme celle d’un Lelouch, jadis.
Copyright Philippe Penel
L’argument ne manquait pas d’intérêt, mais les réalisateurs donnent la très nette impression de filmer sur le dos des "bons sauvages" une sorte de fable rousseauiste, façon John Boorman, période Forêt d’Emeraude, avec une fascination tellurique et une fausse bonne conscience qui sonnent toc. On aurait presque envie de ressusciter Claude Levi-Strauss, voire Roland Barthes pour démystifier cette romance filmée par des Occidentaux pour des Occidentaux. Car ce Roméo et Juliette du Pacifique a du mal à contenir ses intentions profondément commerciales, qui s’incarnent autant dans l’orchestration théâtrale des scènes autour du volcan (avec des ralentis racoleurs et une musique pompière) que dans certains plis du langage, incroyablement décalés. Ainsi, lorsque Dain se délecte du miel recueilli dans la nature, il ne peut réprimer un peu orthodoxe "C’est trop bon !", auquel fait écho le tout aussi peu primitif "C’est trop bien !" de son amante, exaltée par cette existence aventureuse.
Que reste-t-il alors de ces belles images ? Sans doute la virevoltante Marceline Rofit, qui joue Selin, la soeur de Wawa : espiègle, curieuse, souvent émue, elle s’offre à elle seule la tangente qui manque à ce film calibré.
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Marla 27 novembre 2016
Tanna - la critique du film
Merci pour votre analyse. En effet, le film vaut surtout pour ses sublimes paysages : http://bit.ly/2fZpkmQ