L’absurde séance
Le 25 mars 2010
Symbol est une comédie ovni, absconse et jouissive qui se regarde hilare et médusé.


- Réalisateur : Hitoshi Matsumoto
- Acteurs : Hitoshi Matsumoto , Adriana Fricke, David Quintero, Lillian Tapia, Luis Acchicelli
- Nationalité : Japonais
- Festival : Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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– Durée : 1h33mn
Symbol est une comédie ovni, absconse et jouissive qui se regarde hilare et médusé.
L’argument : Un japonais se réveille un beau jour, seul, dans une pièce immaculée de blanc, sans fenêtres, ni portes. Lorsqu’il appuie sur une protubérance en forme de pénis fixée sur au mur, une brosse à dents rose apparaît comme sortie de nulle part et enclenche une série d’événements vraiment étranges...
Notre avis : Dans Symbol, deux récits complètement azimutés se superposent, sans lien entre eux, si ce n’est leur lot de personnages originaux et de situations incongrues : un grand-père et son petit fils assistant au match de catch du père dans une combinaison en latex verte et un homme enfermé dans une pièce blanche dont les murs sont recouverts de pénis en plastique chantant.
C’est sur cette dernière pièce que se concentre essentiellement le cinéaste. L’homme ne sait comment il s’est retrouvé dans ce lieu hors de toute réalité connue. A chaque fois qu’il appuie sur le sexe d’un ange, une trappe s’ouvre et envoie au malheureux de la nourriture, à boire, une chaise longue ou un guerrier Massaï ! Un supplice à devenir fou pour lui, qui est surtout sujet à fou rire pour nous, car rien n’est épargné au prisonnier dont le jaune criard et les motifs ringards du pyjama en auraient déjà rendus plus d’un dingues. Hitoshi Matsumoto emprunte évidemment beaucoup à l’imaginaire et au mouvement du manga allant jusqu’à transposer son héros sur une planche de bande-dessinée à même l’écran. Il ne s’agit certainement pas d’une mise à l’épreuve comme dans Cube ou Saw car, ici, il n’y a aucune sortie. Le plaisir prend naissance dans l’absurde, ce qui semble être le seul enjeu narratif, comme le démontre la répétition de situations toutes plus incongrues les unes que les autres.
Il n’y a donc rien à comprendre dans Symbol ; il faut simplement se laisser emporter par la délicieuse multiplication des non-sens. Bien sûr, le phallus étant le seul point de repère du héros dans cette pièce entièrement vide, on ne peut s’empêcher d’y voir une métaphore machiste et surtout ironique, mais ce serait amoindrir l’effet comique que d’y attacher trop d’importance. L’avantage du symbole, c’est qu’on peut lui donner de nombreuses significations... ou pas. Histoshi Matsumoto réussit une comédie complètement désinvolte qui ne tient compte d’aucun code du genre pour entraîner le spectateur dans son délire expérimental à l’imagerie psychédélique.