Je t’avais dit de ne pas sortir...
Le 2 janvier 2013
Le polar le plus malsain des années 80, un classique urbain imparable d’une violence insoutenable.
- Réalisateur : William Lustig
- Acteurs : Joe Spinell, Caroline Munro, Tom Savini
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h24
- Titre original : Maniac
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 9 mars 1980
- Festival : L’Etrange Festival 2013
Le polar le plus malsain des années 80, un classique urbain imparable d’une violence insoutenable.
L’argument : Franck Zito est un homme discret, voire secret. Il vit dans un petit appartement minable dans les bas-fonds de New York, et il a de terribles pulsions homicides. Cet homme assassine puis scalpe ses victimes féminines, car il punit au travers de ces femmes la conduite délurée de sa mère. Zito rencontre une photographe et s’imagine qu’il peut tenter d’avoir une relation. Mais il n’est pas tout le monde. Il doit tuer, c’est en lui et rien ne pourra le faire changer. Il finira sa vie punit à son tour, déchiqueté par la haine de ses victimes...
Notre avis : 1980. Une affiche cinéma provoque un scandale : l’on y voit le bas d’un homme tenant un couteau dans une main et un scalp féminin dans l’autre, son pantalon laisse transparaître une bosse phallique. C’est l’illustration d’un film qui marquera une génération de cinéphiles avides de sensations fortes, réalisé par William Lustig. Joe Spinell (ami de Stallone apparaissant entre autre dans les deux premiers Rocky) en est l’auteur et l’acteur principal. Ce film s’intitule Maniac.
Le regretté Joe Spinell y incarne fiévreusement Franck Zito, un psychopathe hanté par l’image d’une mère ultra-possessive et libertine. Ayant assisté malgré lui aux ébats sexuels de sa génitrice, il en est traumatisé ; le souvenir des fornications déclenche chez lui un profond dégoût puis des pulsions meurtrières envers le sexe faible. Sa mère fornicatrice en sera la première victime, et le tueur reproduira son meurtre en de multiples manières. Chaque victime est à ses yeux le portrait maternel souillé par le stupre, mais les sentiments de Zito envers sa mère ne sont qu’attirance et répulsion. Mais « elle » vit toujours dans l’esprit malade de Franck, et il lui donne corps en agrafant les scalps de ses victimes sur des mannequins d’expositions. L’influence hitchcockienne (Psycho) est évidente, mais en version sale.
Des scènes sont marquantes. Un couple dans une voiture. Zito saute sur le capot au ralenti puis tire dans la tête de de l’homme (qui n’est autre que le maquilleur Tom Savini) ; la scène s’achève sur les cris de la petite amie shootée à bout portant. Mais celle qui est la plus maîtrisée est sans nul doute la traque d’anthologie dans le métro. Le temps semble s’étirer tandis qu’une jeune infirmière se cache dans les toilettes : son poursuivant ouvre une à une les portes sauf la dernière, où elle se trouve. Tandis que les pas lourds de Franck s’éloignent, la tension se relâche un petit peu. La jeune femme sort avec précaution, puis se passe de l’eau sur le visage et se morigène de sa peur. Elle rit de son pâle reflet, Zito apparaît derrière elle et la poignarde une fois.
Le long-métrage baigne dans une ambiance glauque et malsaine, car nous vivons ce que le personnage vit. Nous plongeons dans les tréfonds de son âme torturée, entendant ses pensées d’une sombre détresse. Franck est un tueur méthodique pouvant frapper n’importe où dans les alentours poisseux du New York des eighties. Voisin discret et poli, il part lorsque la nuit tombe à la recherche de sa nouvelle victime, qui expiera les péchés commis par Madame Zito.
Le scénario borderline de Joe Spinell est mis en image par le ’sieur Lustig, qui sait comment tiré parti des bas fond de la Big Apple, alors en pleine décrépitude. Le cinéaste et son auteur semblent une seule entité, efficacement secondée par la musique stressante de Jay Chattaway.
L’acteur-scénariste joue de son physique massif , et son regard vire de la douceur à la folie en un rien de temps. Spinell semble s’être créer sa propre Némésis (alors que ses proches le décrivent comme un homme adorable) et influer sur son état d’esprit durant les 9 dernières années de sa vie). L’acteur greffera dans son script une petite touche d’espoir lorsqu’il donne à son personnage un semblant de vie affective avec une photographe, mais son côté obscur reprend bien vite le dessus. Il se punira (Franck Zito/Joe Spinell) lors d’un final gore ayant tout d’un exutoire : Zito est littéralement déchiqueté par ses victimes. Spinell exhibe et condamne son âme d’écorché…
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Frédéric Mignard 18 novembre 2012
Maniac - la critique
Indéniablement l’un des très grands thriller du début des années 80. On y retrouvait ce New York insalubre de pur fantasme cinématographique, celui des Abel Ferrara, qui allait subir un sacré lavage en fin de décennie.
Maniac est anxiogène, poisseux, totalement hallucinant. Un pur produit de son époque qui marque toujours autant 30 ans après, de par sa violence et les abîmes psychologiques dépeints.