Le 20 février 2017
Les voies du destin réunissent le héros de Slumdog millionnaire et l’une des plus grandes actrices mondiales pour nous faire partager l’émotion sincère d’une aventure incroyable mais vraie.
- Réalisateur : Garth Davis
- Acteurs : Nicole Kidman, Tannishtha Chatterjee, Dev Patel, David Wenham, Rooney Mara, Sunny Pawar
- Genre : Drame, Biopic
- Nationalité : Américain, Britannique, Australien
- Durée : 1h59mn
- Date télé : 1er février 2024 22:55
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 22 février 2017
Résumé : Une incroyable histoire vraie : à cinq ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l’Inde qui l’emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l’immense ville de Calcutta. Après des mois d’errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d’Australiens. Vingt-cinq ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien, mais il pense toujours à sa famille en Inde. Armé de quelques rares souvenirs et d’une inébranlable détermination, il commence à parcourir des photos satellites sur Google Earth, dans l’espoir de reconnaître son village. Mais peut-on imaginer retrouver une simple famille dans un pays d’un milliard d’habitants ?
Critique : Pour sa première réalisation, Garth Davis signe une épopée poignante à laquelle il serait difficile d’accorder le moindre crédit si on ne la savait véridique. Au cœur d’une Inde où la beauté des décors naturels n’a d’égale que la grande misère environnante, Saroo vit dans un taudis, mais heureux entre sa mère, sa petite sœur et son grand frère Gudu. Les deux enfants ont l’habitude d’être livrés à eux-mêmes. Un soir, dans une gare, fatigué d’attendre son frère qui ne revient pas, Saroo décide de se coucher dans un wagon. Il n’imagine pas que, durant la nuit, le train l’emmènera à plus de 1600 kilomètres de chez lui, dans la grande ville de Calcutta, là où il n’a aucun repère et où les habitants ne parlent pas le même dialecte que lui. Devenue la proie de trafics en tous genres, il devra apprendre à déjouer tous les dangers pour finalement atterrir dans un orphelinat. Un récit digne des meilleurs romans de Charles Dickens mais qui ne tombe jamais dans le misérabilisme ni le pathos. Garth Davis filme avec délicatesse et poésie les aventures de son jeune héros en n’en retenant que le meilleur. La frimousse malicieuse du jeune Saroo et son humour innocent feront le reste et ne manqueront pas de faire fondre les cœurs même les plus aguerris.
- Copyright Mark Rogers
La deuxième partie, consacrée à la nouvelle vie de Saroo, nous ouvre les portes d’un nouvel univers : celui d’un foyer chaleureux au sein duquel Saroo deviendra à la fois citoyen australien et fils reconnaissant. Le récit se consacre alors surtout aux relations entre les parents adoptifs et les enfants adoptés. Si l’espace de quelques instants, l’émotion se fait plus ténue, l’intérêt est revigoré par l’arrivée de Dev Patel (le Jamal de Slumdog Millionnaire), incarnant un Saroo adulte à l’authenticité forte d’une palette de sentiments aux multiples nuances, face à une Nicole Kidman qui, dépouillée de strass et paillettes, nous bouleverse dans le rôle de cette mère adoptive en proie à bien des interrogations. En plus d’une interprétation remarquable, Lion fait mouche grâce à la puissance de son histoire même si l’on peut regretter que les amours du jeune homme avec sa compagne (Rooney Mara) et les liens avec son frère, adopté lui aussi mais rongé par le mal-être, soient survolés. Si Saroo vit en parfaite harmonie avec son pays et ses parents adoptifs, il suffira d’une rencontre avec d’autres jeunes Indiens pour que les souvenirs affluent. La nécessité de renouer avec ses racines s’impose alors de manière obsessionnelle. Grâce à des recherches sur Google Earth, il parvient à localiser son village natal et à retrouver sa famille. Le télescopage de sa vie d’adulte et de sa vie d’enfant nous offre une nouvelle fois des moments intenses à l’émotion vibrante mais jamais larmoyante.
- Copyright Mark Rogers
Certains ne manqueront pas de noter que Lion ne fait que confirmer l’hégémonie de la puissance occidentale volant généreusement au secours d’un pays pauvre plus préoccupé par son développement bouillonnant que par le sort de ses enfants. Pourtant, ce drame bouleversant à la redoutable efficacité n’a d’autre ambition que de susciter pudiquement l’émotion et nous régaler d’un récit aux allures de conte moderne. Il y parvient parfaitement.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Sarah Parsisson 14 février 2017
Lion - la critique du film
Tout à fait d’accord avec cette critique ! C’est un très beau film et effectivement, si ce n’était pas une histoire vraie, le scenario semblerait impensable dans la vraie vie… L’émotion du film, tenue essentiellement par Dev Patel et Nicole Kidman, est poignante. J’ai été impressionnée lors de la scène de retrouvaille : ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un acteur vivre pleinement une scène comme celle-ci.
En revanche, l’accumulation d’ellipses m’a beaucoup dérangée. J’ai eu l’impression qu’on ne suivait pas assez Saroo ni dans son bouleversement, sa recherche ni dans le développement de sa relation avec Lucy.
Par contre, j’ai beaucoup apprécié la présence du spirituel dans le film grâce à la connexion que Saroo ressent vis-à-vis de son frère. Lorsqu’on apprend sa mort, les ‘hallucinations’ de Saroo adulte font sens et j’ai trouvé ça très beau.