Les vacances de Mr Bean - la critique

Rowan Atkinson trahit son personnage fétiche en aseptisant son humour. Un film pour enfants poussif et déjà rance.

L’argument : Mr Bean a gagné une semaine de vacances sur la Côte d’Azur, et une caméra vidéo. Il quitte son Angleterre natale pour la France. Arrivé à Paris, il demande à un autre passager de le filmer en train de monter à bord du train pour Cannes. L’homme est en fait le réalisateur russe Emil Duchevsky, qui se rend à Cannes pour faire partie du jury du festival du film. Dans la confusion du départ, Duchevsky rate le train, et Mr Bean se retrouve à bord avec Stepan, son fils de dix ans, qui ne parle pas un mot d’anglais. Pour Mr Bean et Stepan commence alors un périple vers le sud de la France plein de surprises, de rencontres et d’aventures...

Notre avis : Quelle est la différence entre Les vacances de Mr Bean et Les vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati ? Réponse : le premier est raté, inconsistant, pas drôle ; le second est un chef-d’œuvre comique inépuisable du cinéma français. C’est malheureusement aussi simple que cela. Certains trouveront cette comparaison injuste et déplacée. Certes, mais elle est motivée par le film lui-même. Non seulement le titre évoque Tati, mais en plus l’action se déroule en France. Quant à Rowan Atkinson, on sait qu’il a mis beaucoup des personnages de Tati dans son Mr Bean...
Revoilà donc ce grand nigaud sur grand écran dix ans après le premier opus, déjà décevant. Que s’est-il passé entre temps ? La carrière post-Bean de Rowan Atkinson n’a tout simplement jamais décollé, ce qui explique le fait qu’il reprenne le costume de son "super-héros" pour renouer avec le succès. Le film est clairement destiné aux enfants, ce qui a pour triste conséquence une édulcoration du personnage. Fini la cruauté imbécile si savoureuse de la série, désormais Mr Bean a une conscience et répare ses fautes, il aide même un petit garçon a retrouver son papa (horreur !), c’est d’ailleurs la trame narrative du film. Au menu donc, visite touristique de notre beau pays, gags pas drôles, gags drôles mais déjà vus dans la série, bons sentiments inappropriés... Nous sourions avec parcimonie, quelques rires nerveux fusent de temps en temps dans la salle mais c’est l’ennui et la déception qui dominent. Quant aux acteurs qui entourent Atkinson, on se demande ce qu’ils fichent ici. Jean Rochefort est muselé en serveur faire-valoir et Emma de Caunes est engoncée dans le rôle de la naïve potiche de service. Seul Willem Dafoe s’en sort avec son personnage de cinéaste égocentrique hilarant.
Bref, vous l’aurez compris, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il semblerait bien que ce soit la fin des haricots pour Mr Bean.