Le 28 février 2016
Le plus acteur de sa génération mérite bien une statuette de son vivant. Retour sur sa carrière, ses tops et ses flops.
Le plus acteur de sa génération mérite bien une statuette de son vivant. Retour sur sa carrière, ses tops et ses flops.
Leonardo DiCaprio, enfant choyé, au nom emprunté au génie italien, par des parents qui le prédestinaient à briller, a commencé à la télé dans des soap (Santa Barbara) ou des Sitcoms Quoi de neuf, docteur, où sa gueule d’ange fait des ravages et usurpe le personnage de Kirk Cameron, alors ado sur le déclin.
Oui, DiCaprio n’allait pas rester dans ce moule formaté. Ce jeune homme à femmes qui se savait destiné à des productions à l’image de sa personnalité tourmentée ambitionnait le grand écran et rien d’autre ! Imaginez sa joie quand on lui propose un rôle majeur dans une série B horrifique dont il avait bouffé les deux premiers volets comme spectateurs comme gamin. Le voilà en 1991 dans Critters 3. Pas à la hauteur de ses attentes, mais c’était déjà un pied au royaume impitoyable d’Hollywood. Suit un petit rôle dans le Poison Ivy avec Drew Barrymore. Il s’agissait d’un micro cinéma pour teenager à tendance auteurisante.
Sa gueule plaît, vraiment, et il va encore jouer les mômes un peu écorchés dans Blessures secrètes. Cette fois-ci, une rencontre déterminante de cinéma, avec Robert de Niro changera à jamais sa vision du cinéma, son orientation vers un cinéma écorché, plus intransigeant. Le DiCaprio battant est né, et excepté le mélo mièvre à Oscars Simples Secrets, avec Meryl Streep et Diane Keaton, il fera un quasi sans faute. Le paroxysme de sa carrière : Titanic de James Cameron, film étendard d’une génération en quête d’une idole. Il est aussi la plus belle gueule d’Hollywood, à accrocher sur les murs de toutes les chambres de midinettes.
Di Caprio va faire voler cette image lisse à toute vitesse et s’empâter. Physiquement et artistiquement, il prend volontairement de l’étoffe ! Ce qu’il aime, c’est jouer des outsiders sur le borderline, comme tout gamin dans le remarquable Gilbert Grape en 1993, où Johnny Depp lui démontre qu’on peut sortir de l’univers formaté de la télé pour s’imposer dans des productions indépendantes qui ont une âme. Ses conseils, il les suivra à la trace.
S’il fait une vraie erreur post-Titanic avec L’Homme au masque de fer, car le jeune premier devait jouer dans un blockbuster adapté à sa nouvelle fanbase, il arrête très vite les conneries. Désormais sa carrière sera sans anicroche, et il ne jouera qu’avec les géants.
Woody Allen (Celebrity, 1998), Danny Boyle (La plage, 2000), Spielberg (Arrête-moi si tu peux, 2002), Ridley Scott (Mensonges d’état, 2008), Sam Mendes (Les Noces Rebelles, 2008), Nolan (Inception, 2010), Clint Eastwood (J.Edgar, 2011), Tarantino (Django Unchained ; 2012), Luhrmann (Gatsby le Magnifique, 2013) et en 2016, Inarritu dans The Revevant, qui triomphe actuellement en salle et qui va lui valoir son premier Oscar.
De telles rencontres cinématographiques, peu d’acteurs peuvent s’en enorgueillir. DiCaprio, oui.
Evidemment, nous n’avons pas encore mentionné sa rencontre avec son mentor, son second père, Martin Scorsese, un autre monstre sacré du cinéma qui incarne la mémoire du cinéma américain, et avec lequel il est dans une fusion totale. De Gangs of New York au Loup de Wall Street il est de tous les projets du cinéaste-dieu qui avait fait de De Niro un colosse : ils tournent 5 films ensemble, renforçant cette analogie persistante entre De Niro et Di Caprio.
• Quatre fois nominés aux Oscars (Gilbert Grape, Aviator, Blood Diamond, Le Loup de Wall Street) et toujours perdant, il obtient une 5e nomination pour The Revenant et le hashtag #OscarForLeo est tendance depuis des jours sur le réseau social Twitter. Le monde entier veut que l’on répare l’injustice et que sa cinquième nomination aux Oscars, pour le fulgurant The Revenant, puisse être la consécration et la reconnaissance effective de ses pairs.
Leonardo DiCaprio dans The Revenant
• Pourtant, le petit Leo, devenu si grand, au-delà de ces 4 échecs passés, pouvait aussi s’offusquer de ne pas avoir été nominé pour Gangs of New York, Les Infiltrés, Shutter Island, Titanic ou Django Unchained. N’était-il pas immense dans tous ces jalons ? Peu d’acteurs peuvent se targuer d’autant titres de gloires, à la fois artistiques, commerciales. A chaque fois, des jalons dans l’histoire du cinéma américain gangrené par un système qui privilégie la paresse des suites, des remakes, et des reboots.
A l’instar des Brando, des De Niro, des Pacino, des Depardieu, des Daniel Day Lewis, il est un titan. Engagé dans l’écologie, hors système, cet homme exemplaire, bien que fêtard invétéré, doit emporter son Oscar et surtout, petit demande personnelle : surtout Léo, plus tard, quand ta carrière balbutiera et que tu deviendra un brin sénile, ne finis pas dans L’île du Docteur Moreau comme Brandon, ou Dirty Papy, comme De Niro.
Ce soir, que le Leo gagne !
Les films de Leonardo DiCaprio critiqués
Les dix meilleurs films de Leonardo diCaprio sont !
– The Revenant
– Le Loup de Wall Street
– Django Unchained
– Inception
– Shutter Island
– Titanic
– Roméo + Juliette
– Rimbaud Verlaine
– Mort ou Vif
– Gilbert Grape
Les moins bons :
– J. Edgar
– Les Noces Rebelles
– Mensonges d’état
– La plage
– Don’s plum
– L’homme au masque de fer
– Simples secrets
– Basketball diaries
– Blessures secrètes
– Critters 3
(C) Frédéric Mignard
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