Le 29 novembre 2016
Entre zénitude et mélancolie, un voyage en terre glaciale qui réchauffe le cœur et l’esprit.
- Réalisateur : Sébastien Betbeder
- Acteurs : Thomas Blanchard, François Chattot, Thomas Scimeca, Ole Eliassen
- Nationalité : Français
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 30 novembre 2016
- Festival : Festival de Cannes 2016
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Sélection ACID Cannes 2016
Sélection Festival International du film de la Rochelle 2016
Résumé : Thomas et Thomas cumulent les difficultés. En effet, ils sont trentenaires, parisiens et comédiens... Un jour, ils décident de s’envoler pour Kullorsuaq, l’un des villages les plus reculés du Groenland où vit Nathan, le père de l’un d’eux. Au sein de la petite communauté inuit, ils découvriront les joies des traditions locales et éprouveront leur amitié.
Notre avis : En juin 2013, Ole et Adam, deux inuits, amis de l’explorateur Nicolas Dubreuil, atterrissent à Paris. Ils sont chaperonnés par les comédiens Thomas Blanchard et Thomas Sciama dans leur découverte de Paris. Sébastien Betbeder décide alors de réaliser un court-métrage intitulé Inupiluk qui recevra le prix du public 2014 au Festival International du court-métrage de Clermont-Ferrand et le prix Jean Vigo. En avril 2015, Ole et Adam invitent, à leur tour, les deux Thomas à venir leur rendre visite dans leur petit village d’à peine 500 habitants du Grand Nord. C’est ainsi que nait le voyage au Groenland, comédie sur l’amitié et la confrontation à égalité des cultures occidentale et inuite.
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Après 2 automnes, 3 hivers et le récent Marie et les naufragés, Sébastien Betbeder puise à nouveau dans son registre de prédilection : celui des trentenaires un peu paumés et lunaires à l’humour délicat. Car nos deux Thomas (les comédiens qui s’appellent tous les deux Thomas dans la vraie vie ont gardé leurs prénoms dans la fiction) n’ont guère l’envie de s’installer dans un travail fixe et routinier, ni le désir de fonder une famille. Leur vie, c’est de partir à la découverte des autres. En arrivant à Kullorsuaq, ils ne sont pas totalement en terre inconnue puisqu’ils retrouvent Nathan, le père de Thomas, qui après avoir bourlingué durant de nombreuses années, a posé sa vie dans ce bout du monde où il est parfaitement intégré. Pourtant, leur dépaysement face à cette immense nature, toute de blanc vêtue, et aux traditions locales inédites les laisse sceptiques. S’ils ont de nombreux points communs, Thomas B. et Thomas S. ne se ressemblent pas. Thomas B., pudique et introverti, se pose des tas de questions des plus banales (pourquoi dans ce coin du monde, où les nuits peuvent être les plus courtes, les fenêtres n’ont-elles pas de volets ?) aux plus intimes (qu’en est-il exactement de l’état de santé de son père qu’il découvre affaibli ?)mais ne s’aventure pas à tenter d’obtenir la réponse auprès de ses semblables. Thomas S. est plus entreprenant. Il est là pour là pour affronter les différences culturelles du pays, alors il n’hésite pas, il ira même jusqu’à manger du foie de phoque cru.
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L’ambivalence de ce duo crée le ressort comique qui sous-tend le film d’un bout à l’autre. Le contraste entre la folie urbaine à laquelle sont habituellement soumis nos deux zozos et le calme enneigé, encore renforcé par une voix-off traînarde, la magnificence des paysages opposée à la grisaille urbaine, le choc de deux cultures qui ne demandent qu’à s’entendre mais qui ont bien du mal à communiquer (les regards et les sourires seront leur meilleur vecteur) donnent lieu à une succession de scènes savoureuses, dont la plus représentative reste celle où l’un des Thomas tente d’expliquer à un de ses hôtes le fonctionnement du système Assedic des intermittents. Un vrai moment d’aventure authentique !
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Pourtant délaissant ses images de cartes postales et afin de ne pas privilégier une civilisation plutôt qu’une autre, le réalisateur adopte un ton plus grave en évoquant la misère et les conditions de rudesse de la vie des Inuits à l’avenir peu encourageant. A part devenir chasseur de phoques, peu d’opportunités s’offre à la jeunesse au sein de laquelle les suicides sont nombreux.
Un film qui, entre fantaisie et délicatesse, entre lucidité et flegme, vous donnera néanmoins le sourire. Alors, n’hésitez pas à embarquer pour cette contrée où, la chaleur, humaine à défaut d’être climatique, est assurée.
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