Le 5 février 2020
Un drame psychologique plutôt convenu, malgré les efforts des comédiens.
- Réalisateur : François Ozon
- Acteurs : Isabelle Carré, Melvil Poupaud, Pierre Louis-Calixte, Louis-Ronan Choisy, Claire Vernet
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 1h27mn
- Date télé : 5 février 2020 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 27 janvier 2010
Critique : Bien plus à l’aise avec le suspense que dans le drame psychologique, François Ozon se repose sur quatre piliers pour bricoler un film à l’issue (aisément) repérable : l’incontournable tétralogie défiance/méfiance/attirance/résilience. On aurait presque envie d’ajouter "vacances", puisque le scénario privilégie un cadre balnéaire aux fins d’organiser la reconstruction progressive d’un personnage meurtri. Dans le rôle-titre, Isabelle Carré abandonne rapidement son manteau léopard et ses attitudes de junkie auxquelles on ne croit pas, et devient une sorte de figure plus évanescente, qui ne prolonge pas l’impression définie par le personnage initial. Mais peu importe après tout, car, fidèle à une forme d’art bourgeois, Ozon filme de beaux acteurs aux gestes délicats et aux mots choisis, qui vont, bien sûr, servir des scènes psychologisantes, dont la fonction est de rompre une manière d’opacité initiale (jusqu’à la révélation du secret). De ce point de vue, le jeu de Louis-Ronan Choisy, sosie vocal de Jérémie Elkaïm, satisfait tout à fait à cette ambiance où l’on pousse volontiers la chanson pour dire son malaise, dans un clair-obscur de circonstance. À d’autres moments, les petites notes aigües d’un clavier consolateur accompagnent chacun sur le chemin de son deuil symbolique.
Les respirations haletantes des protagonistes ou leurs soupirs discrets, leurs voix basses ou leurs regards effrayés, parfois irrésistiblement attirés par les flots tumultueux qui semblent un écho de leurs propres tourments, dessinent les contours d’une géographie presque caricaturale, plus proche du Téchiné d’Hôtel des Amériques (d’ailleurs, le film se passe également sur la côte basque) que d’un Rohmer douloureux, qui avait le talent de rendre la souffrance moins prévisible. À ce sujet, on plaint la pauvre Marie Rivière à qui échoit une scène outrée, bien loin de l’émotion suscitée par Le rayon vert.
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Norman06 7 février 2010
Le refuge - François Ozon - critique
Éreinté ou au mieux snobé par un certaine critique qui n’a jamais digéré le triomphe de 8 femmes, Ozon est fidèle à lui-même dans ce récit hanté par le deuil et les fêlures des rêves enfouis. Certes moins fort que ses œuvres maîtresses, le film distille une profonde émotion, sans mièvrerie.