Bon apépite !
Le 9 septembre 2009
Faire rire aux dépens de ceux qui ont faim. Chaplin signait en 1925 un film engagé et poétique.
- Réalisateur : Charles Chaplin
- Acteur : Charles Chaplin
- Genre : Comédie, Film muet
- Nationalité : Américain
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– Durée : 1h12mn
– Titre original : The gold rush
– Editeur : MK2 Editions
– Le site de l’éditeur
Faire rire aux dépens de ceux qui ont faim. Chaplin signait en 1925 un film engagé et poétique, qu’il allait adapter au goût du jour une vingtaine d’années plus tard.
En 1925, Charles Chaplin sortait son troisième long métrage après The Kid et L’opinion publique. Un nouveau chef-d’œuvre de poésie et d’humour, un nouveau témoignage sur la misère du monde aussi : La ruée vers l’or, film (muet évidemment) dans lequel Charlot part pour le Nord, attiré comme tant d’autres vagabonds par les mines de l’Alaska. Chaplin s’inspirait alors de faits réels, dont un qui le marqua profondément : la mésaventure de quelques chercheurs égarés dans la neige, contraints de manger leurs chaussures avant de boulotter leurs camarades morts de faim. Cela donnera deux moments irrésistibles du film, dans lesquels Charlot apprête l’une de ses chaussures à la manière d’un grand chef, puis se transforme en poulet géant devant les yeux de son compagnon d’infortune Big Jim. La faim est d’ailleurs le moteur de La ruée vers l’or, et celui d’une grande partie de l’oeuvre de Chaplin.
"Quand Chaplin va entrer à la Keystone pour y tourner des films de poursuite, il courra plus vite et plus loin que ses collègues du music-hall car s’il n’est pas le seul cinéaste à avoir décrit la faim, il est le seul à l’avoir connue", notera ainsi François Truffaut [1]. La nourriture se trouve aussi au cœur de la scène culte de La ruée vers l’or : la danse des petits pains, qui fut bissée lors de la projection du film à Berlin en 1925. Une scène qui permet à André Bazin d’analyser au passage l’un des aspects du cinéma de Chaplin : "Il semble que les objets n’acceptent d’aider Charlot qu’en marge du sens que la société leur avait assigné. Le plus bel exemple de ces décalages est la fameuse danse des petits pains où la complicité de l’objet éclate dans une chorégraphie gratuite."
En 1942, Chaplin allait adapter son film au goût du public : suppression des cartons, ajout d’une voix off pour les commentaires (la sienne) et, surtout, d’une musique - il la composa lui-même, comme à son habitude, en atteignant ici la perfection. C’est cette version qui, depuis lors, est diffusée, mais les éditions MK2 ont eu l’excellente idée de glisser parmi les suppléments de cette édition la rarissime version originale [2]. Drôle, poétique, fort, engagé, se terminant par un happy end émouvant (Charlot devenu millionaire épouse Georgia, et l’embrasse tendrement dans la version de 1925, mais plus dans celle de 1942), La ruée vers l’or reste comme l’un des plus grands Chaplin. Vers la fin de sa vie, celui-ci déclarait d’ailleurs qu’il espérait que l’on se souvienne de lui pour ce film.
Le DVD
– Edition 2 DVD
– Format image 4/3 respecté 1.33
– Audio anglais mono
– Sous-titres français
– Tous publics
[1] François Truffaut, Les films de ma vie, Flammarion
[2] Autres bonus notamment : l’introduction de David Robinson et l’épisode de la série Chaplin aujourd’hui consacré à La ruée vers l’or
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